Petite histoire de la pomme

Par Collectif LaNutrition.fr - Journalistes scientifiques et diététiciennes Publié le 27/02/2008 Mis à jour le 12/12/2017
L'essentiel

Quand et comment les pommes sont-elles arrivées dans nos vergers ?

 

Il y a 80 millions d'années, le pommier apparaît sur Terre probablement dans une région qui va depuis le Caucase jusqu'aux monts Tian Shan en bordure de la Chine, où survivent toujours des colonies de Malus sieversii, l'un des ancêtres sauvages probables des espèces cultivées de pommiers et pommetiers. A la fin du Tertiaire, début du Quaternaire, il y a environ 1,6 millions d’années, la pomme profite d'une accalmie entre deux périodes glaciaires pour gagner l'Europe centrale dans les baluchons de l'homme du néolithique des plateaux d'Anatolie. Des empreintes de feuilles de pommier sauvage ont, en effet, été découvertes dans des roches quaternaires, non loin de Marseille.

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Au néolithique, des vestiges de pommes ont été retrouvés dans les villages lacustres néolithiques de Suisse ou d'Italie du Nord.

Environ 8 000 ans avant notre ère, l'espèce dont nous consommons aujourd'hui les fruits, un hybride qui ne pousse pas spontanément à l'état sauvage, croisement entre le prunier et la reine-des-prés dont on retrouve, pour chacun, des chromosomes dans le patrimoine génétique du pommier, commence à être diffusé par les marchands et les voyageurs des routes primitives créées pour les besoins du commerce. Des vestiges de pommes datant de plusieurs milliers d’années ont été retrouvés lors de fouilles effectuées à Jéricho, dans la vallée du Jourdain.

Il y a 3000 ans, la pomme était déjà largement consommée par les Chinois. Vers 1250 ans avant J. -C., le pommier figure parmi les arbres que fait planter le pharaon Ramses II dans son jardin du Delta (1301/1235 avant J.C.).

Les Romains excellent dans sa culture. Ils diffusent le pommier dans tout l'Empire, y compris dans les îles Britanniques. Au premier siècle de notre ère, on connaît désormais une trentaine de variétés. Après la chute de l’Empire Romain (486), de nombreuses connaissances sur les pommes sont perdues ainsi que de nombreuses variétés que l’on cultivait.

Au Moyen-Age, les moines ont préservé des Romains un peu de savoir, et cultivent des arbres fruitiers dans leurs monastères. Les pommes, bon marché, sont très appréciées en soupes. Elles servent de support aux pommades, d’ou l’expression se pommader. En effet, la pulpe de la pomme est réduite en purée et étalée sur les plaies afin de cicatriser plus vite. Par la suite les riches Italiennes l’ont mélangé à l’axonge, et se sont rendues compte que cette « pommata » était un soin dermatologique hors norme. Le mot à évolué avec le temps et sa signification s’est élargit, mais pommade vient bien du mot pomme. Charlemagne (768/814) en temps que « fermier » fort avisé qui tient à la bonne exploitation de ses terres, ordonne qu’il y ait dans chaque métairie, des pommiers de différentes espèces pour que l’on fabrique du cidre.

En 1080 : le terme « pomme » apparaît dans la langue française, dans la célèbre Chanson de Roland. Il vient du latin populaire poma, mot qui signifie « fruit » et qui a remplacé le malum du latin classique. Ce dernier terme, dont le sens est « mal, mauvais », rend compte des mythes qui abondent dans bon nombre de cultures qui voyaient la pomme comme un symbole de débauche.

Au XVIe siècle : on dénombre 100 variétés rien qu'en France quand l’une d’entre elle devient célèbre, celle de Guillaume Tell. Il refusa de saluer le chapeau ducal placé au haut d’une perche sur la place publique d’Altdorf en Suisse par le bailli d’Albert premier, empereur germanique. Le gouverneur le fit arrêter et le condamna à traverser d’une flèche une pomme placée sur la tête de son jeune fils. Epreuve terrible dont Guillaume Tell sortit vainqueur.

Sous Henri IV, on cultive de nombreuses variétés qu'on consommait sans restriction, sauf durant la période de Noël. Louis XIV (1638/1715) chargea l’agronome Jean de la Quintinie d’établir les plans de son potager à Versailles, jardin quasi scientifique et très esthétique, les pommiers étaient conduits en cordons, espaliers ou en quenouilles. Au XIXe siècle : un pépiniériste français offre plus de 500 variétés de pommes dans son catalogue.

A l'heure actuelle, il en existe plusieurs milliers, mais le choix du marché tourne autour d'une trentaine de variétés différentes, progressivement sélectionnées pour leurs qualités gustatives, leur résistance, leur rendement, et leur aptitude au transport... A noter que l'on trouve encore régionalement des variétés plus fragiles ou plus rares, consommées à l'échelon local.

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