COVID-19 : l’obésité, un facteur de risque des formes sévères

Par Sarah Amiri - Diététicienne et journaliste scientifique Publié le 20/04/2020 Mis à jour le 20/04/2020
Actualité

Une étude française récemment publiée confirme que l’obésité augmente le risque de développer une forme sévère de l'infection au coronavirus, nécessitant une prise en charge en soins intensifs ainsi qu’une aide respiratoire.

Pourquoi c’est important

Selon l’Afero (Association française d’étude et de recherche sur l’obésité), il n’existe pas à ce jour de preuve que les personnes obèses soient plus sujettes au Covid-19. En revanche, lorsqu'elles sont atteintes par ce coronavirus, elles semblent avoir un risque plus élevé de développer une forme sévère de la maladie se traduisant par une détresse respiratoire aiguë.

Si elle n’était initialement pas considérée comme facteur de risque, l’obésité l’est maintenant aux côtés d’autres facteurs : âge avancé, troisième trimestre de grossesse, maladies cardiovasculaires, diabète insulino-dépendant, insuffisance respiratoire chronique, cancer, dépression immunitaire, cirrhose de stade B ou C. 

Comment expliquer cela ? L'obésité abdominale entraîne une compression du diaphragme, des poumons et de la capacité thoracique. De plus, elle provoque une inflammation chronique avec une augmentation des cellules immunitaires pro-inflammatoires notamment les cytokines, qui sont impliquées, on le sait désormais, dans les formes graves de Covid-19.

Pour en savoir plus lire : COVID-19 : qu’est-ce qu’un orage de cytokines et pourquoi est-ce une question de vie ou de mort pour les malades ?

L’étude

Une étude française portant sur 124 patients admis dans une unité de soins intensifs suite à une infection au Covid-19 a analysé le lien entre l’indice de masse corporelle (IMC) et la nécessité d’une assistance respiratoire par intubation notamment.

Résultats : 47,6% des personnes admises en soins intensifs présentaient un IMC supérieur à 30 (signant une obésité) et 28,2% un IMC supérieur à 35. Parmi les 68,6 % des patients admis ayant eu besoin d'une aide respiratoire, 87,7 % avaient un IMC supérieur à 35. Par ailleurs, le recours à une ventilation invasive est étroitement corrélé au genre masculin. En revanche, aucune corrélation n’a été observée avec l’âge, l’hypertension et le diabète.

Pour en savoir plus, lire : COVID-19 : pourquoi 7 millions de Français obèses courent un risque très élevé (mais modifiable) d’infection et de complications (Abonné)

En pratique

Comme toutes les personnes à risque, les patients présentant un trouble de l’obésité peuvent faire valoir leur droit à un arrêt de travail à l’Assurance-maladie. Dans leur cas, les mesures de prévention doivent être suivies encore plus scrupuleusement pour éviter les risques au maximum. 

Selon le Dr Bourdua-Roy, "il est possible d’améliorer ses marqueurs de santé métabolique sans nécessairement devenir mince. Plusieurs de mes patients en surpoids et qui adoptent une alimentation moins sucrée et moins transformée voient de nettes améliorations dans leur bilan sanguin, dont la glycémie, le taux de CRP (protéine C-réactive, un marqueur d’inflammation systémique), le taux d’insuline dans le sang, le bilan lipidique (cholestérol HDL et triglycérides, en particulier), la ferritine, etc., et ce, même s’ils n’ont pas encore atteint leur poids santé." En améliorant ces paramètres, on diminue déjà un peu le risque de complications en cas d'infection.

Pour en savoir plus, lire : Arrêtons de saboter notre immunité, de Thierry Souccar

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