Le Dr Luc Perino publie Les non-maladies, un ouvrage dans lequel il dénonce l’emprise des firmes pharmaceutiques sur la santé publique.

Vous souffrez de brûlures d'estomac ? Voici les changements alimentaires qui ont un impact sur le reflux, d’après les études scientifiques.
Le reflux gastro-œsophagien, ou RGO, est un trouble du système digestif qui se manifeste par le passage d’une partie du contenu de l’estomac dans l’œsophage. En cause : la motricité de l’œsophage. Le RGO peut s’accompagner de pyrosis (brûlure rétrosternale) et de remontées acides, souvent après un repas ou en position allongée. Le RGO symptomatique s’appelle œsophagite.
Selon le Dr Martine Cotinat, gastro-entérologue et auteure de Petits plats savoureux contre le reflux, « le traitement nutritionnel est de loin le plus efficace et le plus complet des traitements du reflux gastro-œsophagien ». L'alimentation anti-reflux vise à la fois à limiter les agresseurs (stress oxydant, stress psychologique, inflammation…), d’autre part, à améliorer les défenses du corps (salivation, barrière anti-reflux, potentiel antioxydant et anti-inflammatoire). Plus le reflux est pris tôt, et plus les lésions et irritations de l'œsophage seront rapidement réversibles à l'aide de mesures nutritionnelles. En revanche, si vous souffrez de remontées acides depuis plusieurs années, vous aurez probablement besoin de changements alimentaires plus stricts.
Voici des mesures diététiques à prendre en cas de reflux, assorties du conseil du Dr Cotinat : « Je vous suggère de commencer par augmenter largement les aliments protecteurs. Tentez ensuite de diminuer, voire supprimer, quelques aliments au profit d’autres. Puis, tranquillement, réajustez les consignes de manière à vous approprier votre nouvelle alimentation en gardant le plaisir et la convivialité. »
La consommation de fruits et de légumes est notre meilleure alliée. Elle est associée à un risque moindre de reflux gastro-œsophagien (RGO), car ce sont des aliments alcalinisants. Mais en cas de reflux, manger des végétaux aide aussi l’œsophage à résister à l'acide. Ce sont des aliments riches en antioxydants, en fibres, en vitamines, en minéraux, ce qui explique ces effets protecteurs.
En pratique
Manger des aliments d’origine animale irritants semble aggraver les symptômes d’un reflux tandis qu’une alimentation grasse augmente le risque d’en développer un. La consommation d’aliments en conserve ou en canette est, quant à elle, associée à certains symptômes du RGO comme la dyspepsie. Le chocolat est souvent accusé d’augmenter le reflux mais aucune étude n’a démontré qu’arrêter d’en manger entraînait un bénéfice. Chez certains patients souffrant aussi de maladie inflammatoire de l’intestin, l’adoption d’une alimentation sans gluten a permis d’améliorer aussi les symptômes du reflux. Enfin des aliments acides comme les agrumes sont souvent accusés de favoriser le reflux. Mais d'après Martine Cotinat "Les aliments acides au goût, comme, par exemple, les agrumes, peuvent mimer le reflux. Sur une muqueuse sensible, ce type de produit peut favoriser des douleurs. Les boissons acides ou les jus sont souvent plus en cause que les fruits eux-mêmes." Tentez aussi d'éliminer les oignons crus, les tomates, si le reflux résiste.
En pratique
La sécrétion de salive a un rôle déterminant sur la santé de la paroi de l’œsophage et la salive contient par ailleurs des composés protecteurs pour cette paroi. Favoriser la sécrétion de salive pourrait donc protéger du RGO et de ses complications. Deux solutions : bien boire et mastiquer plus.
Ne pas surcharger son estomac peut être utile contre le reflux. Pour cela, on peut fractionner sa prise alimentaire en 5-6 repas au lieu des trois habituels. Mais l’habitude la plus importante à prendre est de manger au moins deux heures avant de se coucher le soir et de ne pas prendre de collation après le repas. En effet, les repas tardifs du soir sont associés à une exposition plus longue à l’acidité et à des nuits plus courtes (or un sommeil insuffisant est lié à des symptômes de RGO plus importants).
En pratique
Chez les patients fumeurs souffrant de RGO, arrêter la cigarette permet à la fois d’améliorer les symptômes du reflux et la qualité de vie globale.
Les personnes en surpoids ou obèses ont plus de risque de RGO que celles ayant un poids normal. La bonne nouvelle c’est qu’une perte de poids de 10 % est associée à une réduction importante des brûlures d’estomac, régurgitation et douleurs de poitrine.
Le traitement classique du RGO fait appel à des inhibiteurs de la pompe à protons (IPP). Les IPP sont très largement prescrits (également en association avec des anti-inflammatoires), un peu trop même.
Les inhibiteurs de pompe à protons (IPP) sont des médicaments du RGO (oméprazole, ésoméprazole, lansoprazole, etc...). On les prescrit aussi dans les ulcères, les œsophagites érosives. Ils diminuent la sécrétion acide de l’estomac. On les utilise aussi pour protéger les muqueuses digestives de l’agressivité des anti-inflammatoires oraux (anti-inflammatoires non stéroïdiens, aspirine, stéroïdes). Pris au long cours, ces médicaments qui figurent parmi les plus prescrits et les plus profitables pour l’industrie comportent des risques. Or 70 % des patients à qui ils sont prescrits ne devraient pas en prendre, sachant qu’il existe des alternatives naturelles.
Parmi les remèdes efficaces, on trouve, les compléments antioxydants, les oméga-3, la mélatonine, l'aloe vera et la réglisse.
Une étude pilote a trouvé que l’on peut traiter le reflux gastro-œsophagien avec plusieurs substances naturelles – dont la mélatonine - plus efficacement qu’avec l’un des médicaments les plus prescrits, l’oméprazole (Mopral).
L’étude qui nous intéresse a porté sur 351 patients : 176 ont reçu un complément naturel à base de mélatonine, vitamines B6, B9 et B12, L-tryptophane et méthionine (deux acides aminés) et bétaïne. Les 175 autres ont reçu de l’oméprazole (Mopral à 20 mg/j), l’un des médicaments vedettes du RGO. Après 40 jours, les symptômes ont totalement régressé chez tous les patients traités naturellement, mais seulement chez 65 % des patients traités par l’oméprazole.
Cette étude est donc très intéressante, même si elle n’a été conduite qu’en simple aveugle (les patients ne savaient pas ce qu’ils prenaient, mais les médecins le savaient). Une confirmation par une étude en double aveugle serait nécessaire.
La mélatonine pourrait agir sur le RGO en inhibant la sécrétion acide de l’estomac, mais aussi la synthèse de monoxyde d’azote (NO pour nitric oxide). Le NO joue un rôle important dans la relaxation transitoire du sphincter œsophagien, à l’origine d’un reflux chez de nombreux patients.
de Bortoli N, Guidi G, Martinucci I, et al. Voluntary and controlled weight loss can reduce symptoms and proton pump inhibitor use and dosage in patients with gastroesophageal reflux disease: a comparative study. Dis Esophagus 2016; 29:197–204
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