Dans cette vidéo, le cancérologue Laurent Schwartz explique pourquoi le cancer peut être considéré comme une maladie métabolique et quels pourraient être ses nouveaux traitements.

La graisse abdominale libère des protéines qui favorisent la croissance des cellules cancéreuses.
L’obésité est un facteur de risque connu du cancer notamment de la prostate, du côlon ou encore du rein. Une nouvelle étude parue dans la revue Oncogene montre que c'est plus l'excès de graisses - notamment au niveau du ventre - que l'excès de poids qui augmente le risque de cancer. Les chercheurs montrent en effet que la graisse viscérale libère des protéines qui alimentent la croissance des cellules cancéreuses.
La graisse viscérale se situe au niveau de l’abdomen et entoure les organes, tels que le foie, le pancréas et les intestins. Contrairement à la graisse sous-cutanée, cette graisse abdominale a tendance à être plus « métaboliquement active » : elle sécrète des substances inflammatoires et des facteurs de croissance.
Dans cette nouvelle étude, des chercheurs américains ont nourri des souris avec un régime riche en matières grasses puis les ont exposées à des rayons UVB pour provoquer la croissance de cellules cancéreuses. Ils ont ensuite enlevé la graisse abdominale des rongeurs. En analysant les cellules, les chercheurs ont découvert que la graisse viscérale produit une protéine appelée facteur de croissance des fibroblastes-2 (FGF-2) en plus grande quantité que la graisse sous-cutanée. Or, la protéine FGF-2 favorise la transformation des cellules "normales" en cellules cancéreuses.
Les chercheurs ont également prélevé des échantillons de graisse viscérale chez des femmes qui avaient subi une hystérectomie puis ils ont fait une transplantation chez des souris. Ils ont trouvé que les tissus qui sécrétaient le plus de protéine FGF2 étaient plus à même de développer des cellules cancéreuses.
L’indice de masse corporelle (IMC) est remis en cause par les auteurs de cette étude. Selon eux, il ne donne pas d’indication sur les risques pour la santé. C’est un indice largement utilisé et pourtant il est en effet controversé depuis quelques années car il ne prend pas en compte la quantité de graisse corporelle d’une personne, juste son poids total et sa taille. « C’est l’obésité abdominale et plus précisément les niveaux de facteur de croissance des fibroblastes-2 qui peuvent être un meilleur indicateur du risque de cancer » explique un des auteurs de l’étude.
La graisse stockée au niveau de l’abdomen est particulièrement dangereuse, et augmente le risque de cancer, mais aussi de diabète et de maladies cardiovasculaires. La bonne nouvelle c’est que perdre du tour de taille est relativement facile en rectifiant l’alimentation et en faisant de l’exercice.
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Pour plusieurs chercheurs dont le Français Laurent Schwartz (Assistance Publique-Hôpitaux de Paris) et les Américains Thomas Seyfried (université de Yale) et Dominic d’Agostino (université de Floride du Sud), le cancer doit être considéré comme une maladie métabolique, à l’instar du diabète, et non comme une maladie du génome. Cette approche part des découvertes faites par l’Allemand Otto Warburg dans les années 1920 sur le métabolisme très particulier des cellules cancéreuses. Pour ces travaux, il se verra décerner le Prix Nobel en 1931.