Maladie du foie gras : le "lait" de soja bénéfique ?

Par Juliette Pouyat - Journaliste scientifique Publié le 08/04/2019 Mis à jour le 27/06/2019
Actualité

Une équipe de chercheurs montre que le lait de soja, associé à un régime hypocalorique, a un effet bénéfique chez des patients atteints de NAFLD ou maladie du foie gras.

Pourquoi c’est important

L’infiltration du foie par les graisses est appelée maladie du foie gras non alcoolique (NAFLD en anglais pour Non Alcoholic Fatty Liver Disease). La NAFLD augmente avec l’âge et elle est associée à des risques cardiovasculaires tels que le surpoids et l'obésité, le diabète, la résistance à l’insuline, l’hypertension, un stress oxydant élevé, un niveau accru de fibrinogène plasmatique (protéine qui participe à la coagulation). Cependant, même si vous êtes mince, vous pouvez être touché par la maladie du foie gras. En 2017, on estimait à un milliard le nombre de personnes dans le monde souffrant de NAFLD. 

La NAFLD évolue, chez environ un tiers des patients, vers une forme plus sévère, la stéatose hépatique non alcoolique (NASH en anglais pour Non Alcoholic SteatoHepatitis). Par des changements de mode de vie (exercice, alimentation), il est possible d’inverser la maladie, notamment en diminuant les produits sucrés. Les études montrent également un effet bénéfique des antioxydants dont les isoflavones, et plus particulièrement la génistéine et la daidzéine présents dans les produits à base de soja. Des chercheurs ont montré que le lait de soja pouvait améliorer la santé métabolique grâce à ses effets bénéfiques sur l’obésité abdominale, l’inflammation ou encore l’hypercholestérolémie.

Dans un essai clinique dont les résultats sont parus dans le Journal of American College of Nutrition et dans la revue Complementary Therapies in Medicine, des chercheurs ont évalué l’effet de la consommation de lait de soja sur la NAFLD et notamment sur des marqueurs de la santé cardio-métabolique de patients atteints par cette pathologie.

L’étude

Le protocole mis en place est le suivant :  70 participants en surpoids ou obèses et souffrant de NAFLD ont été divisés en deux groupes. Les deux groupes ont suivi un régime hypocalorique pendant 8 semaines (55% des calories provenaient des glucides, 15% des protéines et 30% des lipides) mais le premier groupe a consommé un verre de lait de soja (240 ml) quotidiennement. Le deuxième groupe ne devait consommer aucun produit à base de soja et a servi de groupe de contrôle. 

Au début et à la fin de l’intervention, les chercheurs ont analysé les enzymes du foie (transaminases), la CRP (marqueur de l’inflammation), les triglycérides et ils ont déterminé le poids, le tour de taille et l’indice de masse corporelle des participants.

Au bout de 8 semaines, dans les deux groupes, les participants ont perdu du poids et des centimètres de tour de taille. Les marqueurs biologiques se sont également améliorés. Cependant, pour le groupe ayant bu du lait de soja, la diminution de la concentration sérique en alanine aminotransférase ou ALAT (une enzyme du foie, qui s'élève lors d'une atteinte hépatique) et de celle de la protéine C-réactive (un marqueur de l'inflammation) est significativement plus importante que dans le groupe de contrôle.

Les chercheurs ont noté dans les 2 groupes une amélioration du degré de la maladie du foie gras. Même si cette différence n’est pas significative entre les deux groupes, l’amélioration est plus fréquente dans le groupe ayant pris du lait de soja.

Dans un deuxième temps, les chercheurs ont analysé, pour 66 participants, l’effet de la consommation de lait de soja sur différents paramètres : taux d'insuline, pression artérielle, niveau de fibrinogène et de malondialdéhyde (MDA), un marqueur du stress oxydant.

Après les 8 semaines d’intervention, les résultats montrent que le groupe qui a consommé du lait de soja présente une diminution plus importante de son insulinémie et des améliorations significatives au niveau de la résistance à l’insuline et de la pression artérielle (systolique et diastolique) par rapport au groupe de contrôle. En revanche, les chercheurs n’ont pas constaté d’effet bénéfique de la consommation de lait de soja sur le niveau de fibrinogène et de MDA.

En pratique

Trop de sucre, de fructose, de glucides à index glycémique élevé et trop peu d’activité physique peuvent conduire à une NAFLD. Les enfants ne sont pas épargnés et il suffit de 10 jours d’une alimentation peu sucrée pour débarrasser le foie d’enfants obèses des graisses infiltrées.

Les modifications alimentaires sont essentielles pour prévenir ou inverser la maladie. Bien sûr, il est nécessaire de supprimer les aliments sucrés et ultra-transformés et ceux à index glycémique élevés. Il est également possible faire des choix appropriés : l’huile d’olive par exemple peut aider à diminuer les graisses du foie, des céréales complètes plutôt que raffinées, une alimentation riche en antioxydants présents dans les fruits et légumes mais aussi dans le soja, comme le suggère l'étude. Certains suppléments nutritionnels pourraient également aider à inverser la maladie du foie gras.

Pour tout savoir sur l’alimentation à adopter pour inverser la maladie, lire le guide d’Angélique Houlbert Le régime NASH contre la maladie du foie gras et Les recettes du régime NASH 

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