Maladie d’Alzheimer : causes et facteurs de risque

Par Marie-Charlotte Rivet Bonjean - Diététicienne-nutritionniste Publié le 23/05/2017 Mis à jour le 15/12/2017
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Que se passe-t-il dans le cerveau lorsqu’on a la maladie d’Alzheimer ? Quels sont les facteurs environnementaux ou génétiques qui y prédisposent ?

Les causes de la maladie d’Alzheimer ne sont pas encore pleinement comprises, mais on connaît les effets sur notre cerveau. Un cerveau touché par la maladie endommage et tue les neurones, il a beaucoup moins de cellules neuronales et de connexions entre elles qu’un cerveau sain.
Au fur et à mesure que les neurones meurent, la maladie d’Alzheimer va entraîner un rétrécissement important du cerveau.

Lorsque les médecins analysent au microscope le tissu cérébral touché par la maladie, ils remarquent deux types d’anomalies qui sont considérées comme caractéristiques de la maladie :

  • Les plaques amyloïdes. Ces plaques de ces protéines dites bêta-amyloïde  (ou séniles) ne sont pas spécifiques à Alzheimer. Il en apparaît aussi au cours du vieillissement cérébral normal, mais elles sont alors très peu nombreuses. Chez les patients Alzheimer et dans la trisomie 21, elles sont au contraire envahissantes. Ces plaques sont constituées d’un dépôt de substance amyloïde formée de faisceaux de filaments. Cette substance est très stable et très persistante.  Elle a d’ailleurs tendance à infiltrer la paroi de certains vaisseaux du cerveau, ce qui à la longue aggrave l’état des patients en diminuant l’apport d’oxygène et de substances indispensables aux cellules nerveuses. Cependant, on ignore si ces plaques amyloïdes sont la cause ou la conséquence de la maladie.
  • La dégénérescence neurofibrillaire. L’accumulation de plaque amyloïde engendrerait une augmentation de la synthèse de protéine TAU, qui causerait la dégénérescence neurofibrillaire. En temps normal, les protéines Tau sont indispensables à la cellule : elles lui permettent de fabriquer les structures qui transportent les messagers chimiques (neurotransmetteurs) vers les terminaisons nerveuses. Au cours de la maladie d'Alzheimer, une anomalie affecte la synthèse de ces protéines ; elles deviennent alors incapables d’assurer cette fonction de transport des messagers chimiques et s’accumulent au contraire sous la forme de filaments en hélice, ce qui finit par provoquer la mort des neurones. Ainsi, au fur et à mesure du développement de la maladie, on observe la mort de millions, puis de milliards de neurones, entraînant l'apparition progressive des troubles de mémoire et de la cognition, puis une démence. Ces phénomènes partent d'une défaillance de l’hippocampe (structure du cerveau qui s’occupe de la mémoire à court terme) qui en s'étendant provoquerait la mort cellulaire.

Même si on ne connaît pas concrètement les causes de la maladie, plusieurs facteurs de risque entrent en jeu :

  • L’âge : l’incidence augmente après 65 ans et est plus forte après 80 ans.
  • Le sexe : les femmes sont plus susceptibles d’être touchées après 80 ans que les hommes.
  • Les gènes : on ne connaît pas encore très bien tous les gènes liés à la maladie d’Alzheimer, mais on sait que les personnes ayant un membre de leur famille touché ont un risque environ 10 à 30% plus élevé que le reste de la population d’être atteintes. L’ApoE est une structure à base de protéines, qui sert de transporteur au cholestérol et à d’autres graisses ou à des molécules qui ont une affinité pour les corps gras comme la vitamine E. Il existe plusieurs ApoE dans la population. La plus répandue (60% de la population environ), l’ApoE3 est neutre vis-à-vis de la maladie d’Alzheimer. En revanche, les personnes porteuses du gène ApoE2 semblent avoir moins de risque de déclarer la maladie. A l’inverse, les personnes qui portent l’ApoE4, soit 10 à 20% de la population ont un risque plus élevé. Cependant, ce n’est pas très utile de déterminer quel type d’ApoE on porte car toutes les personnes ayant cette forme génétique ne développent pas une maladie d'Azheimer, et aussi parce qu’il existe des moyens de compenser cette faiblesse.
  • La forme familiale héréditaire : si un parent est atteint de cette forme d’Alzheimer, les risques d’être touché sont d’environ 50%.
  • Les facteurs environnementaux :
    • L’hypertension artérielle
    • Le diabète
    • Les dyslipidémies
    • L’obésité
    • Les polluants : sont soupçonnés notamment des pesticides (DDT), des nitrosamines, l'aluminium, la pollution atmosphérique

Si ces facteurs environnementaux ne sont pas ou mal pris en charge à l’âge moyen (40-50 ans) les risques d’être atteint sont plus importants.

  • Autres facteurs environnementaux :
    • Microtraumatismes crâniens : risque accru chez les sportifs (surtout chez les boxers)
    • Anesthésies répétées
    • Tabagisme
    • Sédentarité
    • Antécédents de dépression

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