Test HOMA : la résistance à l'insuline est importante pour savoir si vous êtes en bonne santé

Par Marie-Céline Ray - Journaliste scientifique Publié le 29/05/2020 Mis à jour le 11/01/2024
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La résistance à l’insuline, exprimée par l'indice HOMA, représente un risque de voir sa santé s’aggraver, même chez des personnes apparemment sans problème médical.

En France, plus de trois millions de personnes sont traitées pour un diabète. Or le diabète est un facteur de risque pour d’autres maladies. Par exemple, diabète et obésité sont associés à des maladies cardiovasculaires, des cancers et à la mortalité en général.

Quels sont les signes de la résistance à l'insuline ?

L'insuline est une hormone synthétisée par les cellules bêta pancréatiques. Après un repas, quand le taux de sucre dans le sang est élevé, l'insuline informe les cellules du corps qu'elles doivent absorber du glucose, l'utiliser et/ou le stocker, afin de faire baisser la glycémie.

La résistance à l’insuline est souvent une condition qui précède le diagnostic d’un diabète de type 2. Chez les personnes résistantes à l’insuline, cette hormone hypoglycémiante a moins d’effet sur les cellules, si bien qu’elles absorbent moins de glucose. Conséquence : la glycémie reste élevée

La mesure de la résistance à insuline se base sur l'indice HOMA (1). Le terme HOMA (Homeostasic model assessment) désigne un modèle mathématique qui évalue la résistance à insuline. L'indice HOMA-IR, aussi appelé indice HOMA, est le résultat d'un calcul qui s'appuie sur des mesures biologiques (voir plus loin).

Indice HOMA : quels risques de l'insulinorésistance pour la santé ?

L'insulinorésistance peut conduire au diabète de type 2. Mais les personnes résistantes à l’insuline qui semblent « en bonne santé » présentent-elles des risques ?

Insulinémie, HOMA : les résultats d'une vaste étude

En 2020, des chercheurs du NIH (National Institute of Health) ont publié une étude s'appuyant sur la base de données NHANES (National Health and Nutrition Examination Survey). La NHANES a démarré en 1999 et sert à de nombreuses études d’observation.

Les chercheurs ont analysé les données sur la sensibilité à l’insuline de plus de 20 000 personnes : environ 9200 personnes en bonne santé, 7700 en prédiabète et 3400 diabétiques. Les auteurs ont utilisé comme outil l’indice HOMA (HOMA-IR), qui se calcule en multipliant la glycémie à jeun par le taux d’insuline dans le sang à jeun (l'insulinémie). Les personnes ayant une glycémie et une insulinémie à jeun élevées présentent un indice HOMA haut : elles sont résistantes à l’insuline.

Les participants ont été classés en quatre groupes en fonction de leur sensibilité à l’insuline. Le fait de passer dans le groupe un peu plus résistant à l’insuline augmentait de 28 % le risque d’avoir des problèmes de santé (2). Les personnes plus résistantes à l’insuline avaient plus de chances d’être en surpoids ou obèses, et d’avoir un tour de taille élevé. Il y avait aussi un lien entre la résistance à l’insuline et des problèmes de foie, comme le montrent les marqueurs hépatiques dans le sang.

Les résultats montrent que les personnes résistantes à l’insuline mais apparemment en bonne santé ont plus de risques que leur santé s’aggrave. Bien avant un diagnostic de diabète, les patients résistants à l’insuline courent déjà des risques d'une moins bonne santé.

Les auteurs suggèrent que le taux d’insuline devrait être analysé pour connaître les facteurs de risques d’un patient, même s’il semble en bonne santé.

Exemple d'un risque potentiel : la résistance à l’insuline augmente le risque de neurodégénérescence

Des chercheurs ont découvert un lien entre l’obésité et les troubles neurodégénératifs comme la maladie d’Alzheimer. En utilisant la drosophile, mouche commune des fruits, ils ont trouvé qu’un régime riche en sucre provoque une résistance à l’insuline dans le cerveau, ce qui réduit sa capacité à éliminer les produits de dégradation des cellules nerveuses, augmentant ainsi le risque de neurodégénérescence.

La recherche a porté sur des cellules cérébrales dites gliales, car on sait que le dysfonctionnement de ces cellules entraîne une dégénérescence neurale.

Les auteurs ont observé que ces cellules gliales présentaient de faibles niveaux de protéine Draper, ce qui indique une fonction altérée (3).

Les régimes conduisant à la résistance à l’insuline et au surpoids contribuent potentiellement au risque accru de troubles neurodégénératifs

Les auteurs écrivent : « En utilisant des mouches des fruits, nous avons établi que les régimes riches en sucre déclenchent une résistance à l’insuline dans les cellules gliales, perturbant leur capacité à éliminer les déchets neuronaux. Cette étude donne un aperçu de la façon dont les régimes conduisant à la résistance à l’insuline et au surpoids contribuent potentiellement au risque accru de troubles neurodégénératifs. »

Comment tester sa résistance à l'insuline ?

Comment faire un test homa ?

HOMA : la prise de sang dans le laboratoire d'analyses 

Pour calculer l'indice HOMA-IR, il faut connaître la glycémie et l'insulinémie à jeun, deux mesures qui nécessitent une prise de sang dans un laboratoire d'analyses médicales. Ensuite, le laboratoire peut effecturer le calcul, mais vous pouvez aussi faire le vôtre grâce à ces informations.

Le calcul de l'indice HOMA ou HOMA-IR

La formule de l'indice HOMA-IR est la suivante :

HOMA-IR = Glycémie à jeun (en mmol/L) X Insulinémie à jeun (en mUI/mL)/22,5

Comment interpréter le test homa ?

Un indice HOMA inférieur à 1,6 est considéré comme normal. Un indice HOMA élevé (>2,4) indique généralement une résistance à l’insuline.

Que faire si l'indice HOMA est élevé ?

Si vous présentez une résistance à l’insuline, il est conseillé de modifier votre alimentation afin d’éviter que la situation évolue en diabète de type 2.

Mais quel régime alimentaire conseiller dans les cas d'insulinorésistance ? Limitez les apports en glucides, choisissez des glucides de bonne qualité (à index glycémique bas ou modéré), mangez plus de fibres (légumes verts, graines et légumineuses) et de « bonnes graisses ».

Lire : Diabète de type 2 : diminuer les glucides est bénéfique même sans perdre de poids

Voici des régimes qui peuvent vous aider :

La sédentarité est aussi un facteur de risque pour la résistance à l’insuline.

Des livres pour aller plus loin : Le nouveau régime IG diabète, Comment j’ai vaincu le diabète sans médicament et Le guide complet du jeûne

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