Un régime qui ne restreint pas les matières grasses et limite les glucides améliore les paramètres métaboliques en cas de diabète de type 2, au point parfois de pouvoir parler de "rémission" ou d'inversion de la maladie.

Si, en France, les recommandations alimentaires pour les diabétiques n'ont pas changé, au Canada les choses évoluent et une alimentation pauvre en glucides peut être conseillée, pour les deux types de diabète. Détails.
Après l'association américaine des diabétiques en 2019, Diabète Canada vient de publier un avis sur les régimes pauvres en glucides dans la gestion des diabètes de type 1 et type 2. Pour la première fois, cet organisme reconnaît que les diabétiques peuvent avoir intérêt à adopter un régime alimentaire qui restreint les glucides.
Selon Diabète Canada, un excès de calories et la surconsommation de glucides raffinés « sont les principaux facteurs de l'épidémie d'obésité et de diabète de type 2, tandis que l'obésité apparaît comme un défi pour les personnes le diabète de type 1. »
Jusqu’ici, les recommandations de Diabète Canada étaient alignées sur celles de Santé Canada : il était recommandé aux diabétiques de suivre les mêmes recommandations que celles données à la population générale, soit 45 à 60 % de glucides dans l’apport calorique.
Du reste, en France, dans ses conseils aux diabétiques, l’Assurance-maladie indique que « que les glucides doivent apporter environ la moitié des besoins énergétiques de la journée (calories journalières). » De son côté, la Fédération française des diabétiques assure que « les glucides sont indispensables ».
Pour la Haute autorité de santé française (HAS), même son de cloche : « les aliments glucidiques ont une place indispensable pour leur effet sur le rassasiement et la prise alimentaire. [Il faut] conseiller le pain et les féculents ». Pour la HAS, il faut « contrôler l’apport quantitatif en lipides dans un premier temps en personnalisant les conseils à partir des recommandations générales comme la diminution des matières grasses des viandes dites grasses, de la charcuterie, des fromages gras, des fruits oléagineux, ainsi que de tous les produits de paneterie et de biscuiterie sucrés et salés ».
Ces positions ont été dénoncées par Jérémy Anso dans Santé, mensonges et (toujours) propagande : « Ces recommandations, qui servent de feuille de route à de nombreux médecins et diététiciens pour conseiller les diabétiques sur le plan alimentaire, paraissent motivées par le souci de ne pas perturber les habitudes alimentaires des patients, qui doivent déjà se soumettre à des analyses régulières et avaler chaque jour des médicaments, » analyse-t-il. « Elles ont globalement échoué à rendre les diabétiques en meilleure santé, sans même parler d’inverser leur maladie. Seuls 10 % des diabétiques ne prennent pas de médicaments » ajoute-t-il.
Lire aussi : Diabète : les conseils alimentaires classiques aggravent-ils la maladie ?
Diabète Canada précise que sa recommandation de consommer 45 à 60% des calories sous forme de glucides ne visait pas à empêcher les personnes atteintes de diabète de suivre des régimes plus pauvres en glucides. Elle reflétait plutôt l'absence de preuves convaincantes de la supériorité des régimes pauvres en glucides.
La situation a changé depuis septembre 2017, date de la dernière analyse des données scientifiques par Diabète Canada. Il apparaît aujourd’hui, écrit Diabète Canada, que les régimes alimentaires pauvres en glucides (low carb), soit moins de 130 g ou moins de 45% des apports caloriques, et en particulier les régimes très pauvres en glucides ou cétogènes (moins de 50 g par jour) peuvent peut être « sûrs et efficaces dans la gestion du poids et pour faire baisser le taux d'A1C (hémoglobine glyquée) chez les personnes atteintes de diabète de type 2 à court terme (moins de 3 mois), mais que ces régimes peuvent ne pas présenter d'avantages à long terme. »
Selon Diabète Canada, l’analyse des données scientifiques permet de faire des recommandations concernant les régimes low carb.
Pour les personnes vivant avec un diabète de type 1, écrit Diabète Canada :
Pour les personnes vivant avec un diabète de type 2 :
Au Canada, certains médecins proposent déjà de diminuer les glucides pour réduire ou arrêter les médicaments. C'est le cas du Dr Bourdua-Roy avec son protocole Reversa au Québec.
En France, si vous voulez mettre en place ce type d'alimentation ce sera plutôt vers des diététiciens nutritionnistes qu'il faut vous tourner, à condition qu'ils connaissent déjà ce régime, en lien avec votre médecin traitant, car un régime pauvre en glucides doit être adapté à la situation personnelle et aux traitements. N'arrêtez pas de traitement médicamenteux sans l'accord de votre médecin.
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