Un test urinaire pour évaluer la qualité de l'alimentation à l'étude

Par Suzanne Lovell Publié le 26/06/2020 Mis à jour le 26/06/2020
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Finis les fastidieux questionnaires alimentaires ? Un test urinaire en cours d'élaboration permettrait de déterminer ce qui est réellement mangé, et d’évaluer le risque de certaines maladies. 

Pourquoi c’est important

Évaluer la qualité d’un régime alimentaire en évitant les tracas et les nombreuses erreurs liées à l’auto-évaluation de l’alimentation par le patient, voilà le rêve de beaucoup de nutritionnistes ! Avoir un  outil permettant une surveillance diététique personnalisée afin de mieux comprendre la relation entre l’alimentation et la santé, et aider à maintenir un mode de vie sain en est un autre. La conception d'un test urinaire évaluant la qualité de l'alimentation par des chercheurs anglais pourrait changer la donne.

Ce que montre l’étude

Des chercheurs de l'Imperial Collège de Londres, en collaboration avec l'université de l'Illinois, ont analysé les niveaux de 46 métabolites différents dans l'urine de 1848 personnes aux États-Unis.
Ces métabolites sont des composés issus de la dégradation des aliments lors de la digestion. Les résultats ont révélé des corrélations entre aliments et métabolites : certains correspondaient à une consommation d’alcool, tandis que d’autres étaient marqueurs d’une consommation d’agrumes et de vitamine C, ou encore de viande rouge ou de poulet. 

Dans une deuxième étude, menée par la même équipe, des tests urinaires ont montré que le mélange de métabolites trouvé dans les urines pouvait varier d’une personne à l’autre. Ces tests pouvaient ainsi donner une « empreinte digitale » de l’urine d’un individu, évaluée par un score alimentaire personnel, appelé le « score metabotype alimentaire » ou DMS.

Dans leurs expériences, l'équipe a demandé à 19 personnes de suivre quatre régimes alimentaires différents – allant de très sain (suivant 100% des recommandations de l'OMS pour une alimentation équilibrée) à malsain (suivant 25% des recommandations alimentaires de l'OMS). L'équipe a constaté que les personnes qui suivaient strictement le même régime obtenaient des scores DMS variés. Toutefois, plus le score DMS était élevé, plus l’alimentation était saine. 

Pour le Dr Isabel Garcia-Perez qui a participé à cette étude, « cette technologie peut fournir des informations cruciales sur les différentes façons dont les aliments sont transformés par les individus – et peut aider les professionnels de la santé tels que les diététiciens à fournir des conseils adaptés à chaque patient ».

L'étape suivante consiste à étudier comment le profil métabolite urinaire d'une personne peut être mis en lien avec des risques d'obésité, de diabète et d'hypertension artérielle. 

En pratique

Ces tests indiquent que les individus métabolisent les mêmes aliments mais de manière très individuelle. Mieux comprendre ces différence pourrait aider à comprendre le développement de certaines pathologies liées à l’alimentation. En attendant que ces tests soient au point, diététiciens et nutritionnistes devront encore faire appel à leurs questionnaires alimentaires pour suivre leurs patients.

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