Anxiété, dépression : les aliments ultra-transformés mis en cause

Par Marie-Céline Ray - Journaliste scientifique Publié le 31/08/2022 Mis à jour le 21/07/2023
Actualité

Les personnes qui consomment le plus d’aliments ultra-transformés ont une moins bonne santé mentale, et présentent notamment plus de risque de souffrir d'anxiété et de symptômes dépressifs.

Les aliments ultra-transformés (AUT) semblent pratiques d’utilisation dans la vie de tous les jours, car rapides à préparer, voire prêts à consommer, et peu coûteux. Ces produits industriels contiennent peu d'aliments entiers mais regorgent de substances transformées (huiles, graisses, sucres, amidon, isolats de protéines) et d’additifs : arômes, colorants, émulsifiants... Ils incluent par exemple les boissons sucrées, les biscuits, les céréales de petit-déjeuner, les plats préparés surgelés...

Lire : Comment les aliments ultra-transformés nuisent au cerveau

De nombreuses études ont montré les effets néfastes des AUT sur la santé, notamment concernant le surpoids, l’obésité, l’hypertension artérielle ou la mortalité.

Lire : Les aliments ultra-transformés associés à un risque plus élevé de mortalité

Comme l’alimentation influence la santé mentale, on peut également se questionner sur l’impact des aliments ultra-transformés sur le cerveau.

Santé mentale et aliments ultra-transformés

Une étude parue dans Public Health Nutrition a été réalisée par la Florida Atlantic University. Les chercheurs ont étudié plus de 10 000 adultes pour savoir si ceux qui consomment de grandes quantités d'aliments ultra-transformés signalent plus de problèmes de santé mentale. Pour cela, ils ont mesuré les symptômes de dépression légère, le nombre de jours de mauvaise santé mentale et le nombre de jours d'anxiété chez cet échantillon représentatif de la population américaine. Les chercheurs ont utilisé la classification NOVA et calculé, en pourcentage, la part que représentaient les AUT dans les apports énergétiques des participants.

La classification NOVA
Largement utilisée, la classification NOVA a été récemment adoptée par l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture. Ce système tient compte de la transformation des aliments et des boissons pour les classer en quatre groupes : les aliments non transformés ou peu transformés, les ingrédients culinaires transformés, les aliments transformés et les aliments ultra-transformés.

Résultats : par rapport aux personnes qui consommaient le moins d’AUT, celles qui en consommaient le plus présentaient significativement plus de symptômes de dépression légère (+ 81 %). Elles rapportaient aussi un nombre plus élevé de jours en mauvaise santé mentale ou avec de l’anxiété. Elles avaient 40 % de chances en moins de déclarer zéro jour de mauvaise santé mentale.

L'ultra-transformation des aliments épuise leur valeur nutritionnelle

Dans un communiqué de l'université, Eric Hecht, principal auteur de cette recherche, explique : "L'ultra-transformation des aliments épuise leur valeur nutritionnelle et augmente également le nombre de calories, car les aliments ultra-transformés ont tendance à être riches en sucre ajouté, en graisses saturées et en sel, alors qu'ils sont faibles en protéines, fibres, vitamines, minéraux et composés phytochimiques."

Ces résultats ont été confirmés dans une étude de l'Inserm parue en juin 2023 (voir ci-dessous).

Plus de symptômes dépressifs avec les aliments ultra-transformés

Une nouvelle étude du Centre de recherche en épidémiologie et santé des populations à Paris montre un lien entre la consommation d’aliments ultra-transformés et la récurrence de symptômes dépressifs. La même équipe a déjà montré qu’un régime de type occidental est associé à un surrisque de dépression. Ici, les chercheurs de l’Inserm ont utilisé les données de la cohorte Whitehall II, qui inclut des fonctionnaires britanniques âgés de 35 à 55 ans, recrutés entre 1985 et 1988. Au total, l’analyse a porté sur 4 554 participants, dont 74 % d’hommes.

Les auteurs ont mis en évidence une association significative entre une consommation élevée d’aliments ultra-transformés et le risque de récurrence de symptômes dépressifs : ceux qui consommaient le plus d’aliments ultra-transformés (soit un tiers de leurs apports totaux) avaient 30 % de risque supplémentaire de présenter des symptômes dépressifs récurrents, par rapport à ceux qui avaient moins de 20 % d’aliments ultra-transformés dans leur alimentation.

Cerveau : quels aliments éviter ?

Un régime pauvre en nutriments essentiels, avec un indice glycémique (IG) élevé et riche en sucres ajoutés peut entraîner une mauvaise santé mentale. En effet, ce type d’alimentation a un impact sur l'insuline, une hormone qui influence l'humeur, diminue les niveaux neuronaux de sérotonine et de dopamine et augmente la neuroinflammation. La consommation d’AUT a un impact sur le microbiote et augmente l’inflammation.

Pour en savoir plus sur la nutrition du cerveau, lisez l’ouvrage de référence de Max Lugavere : La nutrition du cerveau

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