Le stress au travail joue-t-il un rôle dans l’apparition du diabète de type 2?

Par Collectif LaNutrition.fr - Journalistes scientifiques et diététiciennes Publié le 04/01/2010 Mis à jour le 18/03/2019
Actualité

Les femmes avec un travail épuisant mentalement auraient plus de risque de développer un diabète de type 2, particulièrement si elles ne sont pas en surpoids. Certaines d'entre elles verraient ce risque multiplié par 2.

Pourquoi c’est important

Le diabète de type 2 est une maladie (qualifiée de) chronique dont la prévalence ne cesse d’augmenter. Si les mauvaises habitudes alimentaires (surtout la consommation excessive d'aliments ultra-transformés, en particulier les sodas) et les comportements sédentaires sont des causes connues de cette pathologie, on connaît moins bien les effets que le stress pourrait (ou non) avoir. Une étude de 2009 avait déjà trouvé une corrélation entre stress au travail et diabète de type 2 chez les femmes d'âge moyen.

Une nouvelle étude vient de trouver des résultats similaires. 

Lire aussi : Les effets du stress chronique sur la santé

Ce que disent les études 

Entre 1991 et 2004, les données concernant plus de 5000 fonctionnaires non diabétiques d'âge moyen (35-55 ans) ont été collectées, notamment à l’aide de questionnaires. L’évaluation du stress au travail a été réalisée en fonction de trois aspects : la demande psychologique, la latitude décisionnelle et le soutien social. Chez les travailleuses stressées, le risque de développer un diabète serait multiplié par deux selon une étude portant sur ces mêmes fonctionnaires. La demande psychologique porte sur la quantité de travail, la pression temporelle, l’intensité et le morcellement de l'activité, le fait d’être interrompu, bousculé. La latitude décisionnelle rassemble à la fois les compétences et les marges de manœuvre. Le soutien social est structuré à la fois par rapport aux collègues, à la hiérarchie, aux questions de fonctionnement du travail et à la relation plus personnelle que l’on entretient avec ses collègues ou avec sa hiérarchie.

Les résultats montrent que, par rapport aux non diabétiques, les patients qui ont développé un diabète de type 2 étaient plus âgés, avaient un emploi de grade inférieur, étaient plus affectés par des événements de leur vie, présentaient un taux de cholestérol HDL (le "bon") moins haut et un indice de masse corporel (IMC) plus élevé, une pression artérielle systolique et un taux de triglycérides plus élevés. Chez les femmes, mais pas chez les hommes, le stress lié à un travail qui allie une forte demande psychologique et une faible latitude décisionnelle est associé à une hausse de 60 % du risque de développer un diabète de type 2. Le risque était deux fois plus élevé pour un stress lié à un travail associant forte demande psychologique, faible latitude décisionnelle et faible soutien social.

Une nouvelle étude, française cette fois, a trouvé une corrélation entre un travail très fatigant mentalement et le risque de développer un diabète de type 2. Les chercheurs ont compilé plus de 20 ans de données sur plus de 70 000 femmes provenant d'une cohorte française non représentative de la population générale (Etude Epidémiologique auprès des femmes de la Mutuelle Générale de l’Education Nationale) afin d'étudier la relation qu'il pourrait y avoir entre travail très stressant et risque de développer un diabète de type 2.

Pour tout savoir du diabète de type 2, lire notre dossier

Les scientifiques ont observé un risque de diabète de type 2 plus élevé (+ 21 %) chez les femmes qualifiant leur travail de très fatigant mentalement, comparé à celles qui le qualifiaient de peu ou de pas du tout fatigant. Curieusement, une association plus forte a été relevée chez les femmes qui n'étaient pas en surpoids (+ 26 %). Néanmoins, l’Indice de Masse Corporelle (IMC) ne mesurant pas la graisse viscérale, on peut supposer que ces femmes minces pouvaient quand même avoir des problèmes métaboliques. Concernant le stress, les auteurs regrettent que des paramètres biologiques n'aient pas été mesurés. En effet, ils ne peuvent se fier ici, qu'aux ressentis subjectifs des participantes. Par ailleurs, ces résultats viennent compléter une méta-analyse de 2016 qui avait trouvé une association entre stress au travail et diabète de type 2 chez les femmes uniquement.

Malgré tout, l’étude a plusieurs faiblesses (pas de données sur l’automédication, l’alimentation, le sommeil, etc.) difficiles à ignorer. Néanmoins, les chercheurs suggèrent que le stress ainsi qu'un environnement de travail usant peuvent avoir des répercussions métaboliques à long terme mais souhaitent que des études d’interventions soient réalisées afin d’en savoir plus sur la question.

En pratique 

Pour vous aider à combattre le stress (au travail, dans votre vie personnelle, etc.), voici quelques gestes de prévention utiles : 

  • Essayez la méditation au quotidien. Pour commencer en douceur, le livre "5 minutes le matin" pourra vous être utile.
  • Pratiquez une activité physique régulière.
  • Adoptez une alimentation antioxydante.
  • Améliorez votre communication au travail, à la maison, etc. A l'aide d'un psychologue si besoin.

A voir aussi : 6 programmes antistress personnalisés en fonction de vos symptômes

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