L’exercice physique est indispensable à la santé des neurones

Par Juliette Pouyat - Journaliste scientifique Publié le 07/06/2018 Mis à jour le 07/06/2018
Actualité

Une nouvelle étude montre que l’inactivité physique, notamment lorsqu'elle est provoquée par une pathologie, nuit à la production de nouveaux neurones.

Pourquoi c’est important

Les patients atteints de pathologies chroniques qui limitent leurs mouvements (lésion de la moelle épinière, sclérose en plaques, atrophie du muscle spinal…) sont confrontés à une altération de la performance musculaire et/ou cérébrale. De la même façon, ce phénomène s’observe chez les astronautes qui restent longtemps dans l’espace avec une faible gravité ou chez des personnes longuement alitées. La réduction importante des mouvements influence les systèmes moteurs et métaboliques, mais aussi nerveux. L’activité de nombreux organes peut être impactée, celle du cerveau également. En dehors de ces situations particulières, plusieurs études montrent que la pratique d'une activité physique protège du déclin cognitif chez les seniors.

L’étude

Dans une étude parue dans la revue Frontiers in Neuroscience, des chercheurs ont empêché des souris d’utiliser leurs pattes arrières mais pas leurs pattes avant durant 28 jours afin de simuler la réduction des mouvements. Les souris se sont nourries normalement et n’ont pas montré de stress. A la fin de l’essai, les chercheurs ont examiné la zone sous-ventriculaire du cerveau dont le rôle est de maintenir la santé des cellules nerveuses et qui est aussi celle où de nouveaux neurones sont produits par les cellules souches neurales.

Les résultats montrent que le fait de limiter l’activité physique des souris diminue de 70% le nombre de cellules souches neurales, par rapport à un groupe témoin de souris qui pouvaient se déplacer à leur guise. De plus, ces cellules souches neurales ont une maturation incomplète. Ces données suggèrent que l’utilisation des jambes envoie des signaux au cerveau qui sont essentiels pour la production de neurones sains indispensables pour le cerveau et le système nerveux. Autrement dit, réduire l’exercice physique empêcherait le corps de produire de nouvelles cellules nerveuses, d’où un déclin cognitif.

Les personnes incapables d'avoir une activité avec leurs jambes perdent de la masse musculaire mais leur chimie corporelle est aussi altérée au niveau cellulaire et même leur système nerveux est affecté. Diminuer l’exercice réduit la quantité d’oxygène dans le corps, ce qui crée un environnement anaérobie et modifie le métabolisme.

En pratique

L’exercice physique particulièrement celui qui sollicite nos jambes - marcher, courir, soulever des choses, s’accroupir - est essentiel pour la santé neurologique en raison de son impact sur la production de neurones. Chez les personnes en bonne santé, la pratique d’une activité physique, associée à une bonne alimentation, augmente de 30% les capacités cognitives, en favorisant les connexions cérébrales.  L’activité physique aérobie a un effet neuroprotecteur, améliore la structure du cerveau et réduit le risque de 50% le risque de maladie d’Alzheimer. La pratique d'une activité physique quotidienne de 50-60 minutes est d'ailleurs préconisée dans le protocole anti-Alzheimer du Dr Bredesen.

Pour rompre avec l’inactivité et vous remettre au sport en douceur, vous pouvez commencer par marcher à un rythme un peu soutenu dans la nature, pratiquer la marche afghane ou encore vous procurer le livre de Patrick Seners Reprendre le sport.

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