Maladie du foie gras : des acides aminés branchés en prévention ?

Par Marie-Céline Ray - Journaliste scientifique Publié le 04/11/2020 Mis à jour le 05/11/2020
Actualité

Une étude sur des rongeurs montre qu’une complémentation en acides aminés branchés réduit l’accumulation de graisses dans le foie.

Pourquoi c’est important

La maladie du foie gras non alcoolique (NAFLD) est due à une accumulation excessive de graisses dans le foie. Cette pathologie de plus en plus fréquente dans le monde représente un véritable problème de santé publique car elle progresse en parallèle des problèmes d’obésité.

Le microbiote intestinal semble jouer un rôle dans la maladie du foie gras, tout comme dans l’obésité. En effet, les personnes obèses présentent souvent des déséquilibres du microbiote intestinal. De plus, les bactéries qui produisent des acides gras à chaîne courte (AGCC) pourraient influencer la NAFLD. Comme nous l’avons montré dans un article précédent, une bactérie intestinale qui se nourrit de sucre produit de l’alcool et favorise la maladie du foie gras.

Lire notre article : Une bactérie intestinale peut induire un foie gras

Ce que montre l’étude

Chez l’animal, il a été montré qu’une complémentation en acides aminés branchés réduit l’accumulation de graisses dans le foie. Dans une étude parue dans la revue Scientific Reports, des chercheurs japonais ont voulu savoir si c’était lié à l’activité de certaines bactéries du microbiote et ont décidé de travailler dans un modèle de rats. 

Les acides aminés branchés sont déjà utilisés en gastroentérologie chez les personnes ayant une cirrhose et qui développent en conséquence une encéphalopathie hépatique. D’après le site de l’association française de formation médicale continue en hépato-gastroentérologie, « Des études récentes ont montré qu’un apport en acides aminés branchés améliorait les paramètres nutritionnels, diminuait la fréquence de survenue des complications de la cirrhose, et améliorait la qualité de vie. » Ces acides aminés pourraient stimuler la production de protéines musculaires et favoriser l’utilisation des graisses des muscles. Ils diminuent également le risque de cancérogenèse des cellules du foie, ainsi que leur stress oxydant.

Les animaux ont pris des acides aminés branchés par voie orale (l’équivalent de 3 % de leurs apports énergétiques). La complémentation avec ces acides aminés a conduit à :

  • une augmentation significative d’une bactérie dans le microbiote : Ruminococcus flavefaciens,
  • une augmentation de l’acide acétique, un acide gras à chaîne courte libéré par des bactéries intestinales.
  • une réduction de l’expression de gènes associés à la lipogenèse (la production de graisses) dans le foie.

Les animaux nourris avec des acides aminés branchés accumulaient moins de graisses dans le foie.  Les chercheurs ont trouvé que la bactérie Ruminococcus flavefaciens était impliquée dans cette réduction des graisses hépatiques. Les bactéries intestinales qui produisent de l’acide acétique joueraient donc un rôle de prévention de la maladie du foie gras.

En pratique

Le régime NASH  associé à au sport reste le seul moyen efficace de lutter contre la maladie du foie gras actuellement. Ce régime consiste à adopter un régime hypocalorique pendant la première phase et de poursuivre avec un régime méditerranéen à index glycémique bas pour renforcer et maintenir les résultats.

Des livres pour aller plus loin : Le régime NASH contre la maladie du foie gras, Les recettes du régime NASH et Maigrir de plaisir en charmant ses bactéries

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