Tout savoir sur la maladie du foie gras (NAFLD, NASH)

Par Sarah Amiri - Diététicienne et journaliste scientifique Publié le 28/09/2021 Mis à jour le 29/09/2021
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Causée par une accumulation excessive de graisses dans le foie, la stéatose hépatique non alcoolique (NAFLD) peut entraîner une inflammation chronique du foie ou stéatose-hépatite non alcoolique (ou NASH en anglais), qui ressemble à s’y méprendre à une hépatite provoquée par l’alcool. Voici les causes et symptômes de ces maladies, les aliments qui les favorisent, les traitements conventionnels, l'alimentation qui aide.

NASH, la maladie du « foie gras » : causes et symptômes

NAFLD et NASH : définition

L’accumulation de graisses dans le foie mais aussi dans les muscles est un phénomène très répandu dans nos sociétés modernes. L’infiltration du foie par les graisses est appelée maladie du foie gras non alcoolique (en anglais : NAFLD pour non alcoholic fatty liver disease). La NAFLD augmente avec l’âge, elle est liée à la résistance à l’insuline, au surpoids, et au diabète.

Dans les pays développés, elle concernerait 10 à 40% de la population adulte (en moyenne un tiers de la population) et jusqu'à 20% des enfants. Ce chiffre recouvre des disparités : la moitié au moins des diabétiques sont concernés (jusqu’à 70 % selon certaines études), et jusqu’à 90 % des personnes obèses. En 2017, on estimait à un milliard le nombre de personnes dans le monde souffrant de NAFLD.

La NAFLD peut évoluer vers la stéatose hépatique non alcoholique (en anglais : NASH pour non alcoholic steatohepatitis). S’accompagnant d’inflammation et de fibrose, la NASH est la forme la plus sévère de maladie hépatique non alcoolique. Elle concerne environ un tiers des patients atteints de NAFLD.

La NASH est une condition sérieuse parce qu’elle augmente le risque de cirrhose du foie et par la suite, les risques d’insuffisance hépatique et de cancer, nécessitant souvent une greffe de foie. Les chercheurs pensent d’ailleurs que la NAFLD deviendra peu à peu la principale cause de carcinome hépatocellulaire, la forme la plus répandue de cancer du foie. D’ores et déjà, la NAFLD est la condition nécessitant une greffe du foie qui augmente le plus rapidement dans les pays développés.

NAFLD et NASH sont réversibles par des changements de mode de vie, qui sont détaillés dans le programme de la diététicienne Angélique Houlbert Le régime NASH contre la maladie du foie gras.

À lire aussi : Les recettes du régime NASH

Les symptômes de la NAFLD et de la NASH

La NAFLD est une maladie silencieuse, c'est-à-dire sans symptômes. Parfois, tout de même, il y en a et ce sont : un foie trop grand (visible par imagerie), de la fatigue, des douleurs en haut à droite du ventre.

De même, la NASH doit être à un stade avancé pour que des symptômes apparaissent. Ils incluent alors :

  • une accumulation de liquide dans l'abdomen (ascite)
  • l'élargissement des vaisseaux sanguins situés juste sous la surface de la peau
  • des seins qui prennent du volume chez l'homme
  • une rate anormalement grosse
  • le rougissement de la paume des mains
  • le jaunissement de la peau et du fond de l'œil (jaunisse)

La plupart du temps, puisque les symptômes sont silencieux, le diagnostic est posé au détour d’un bilan sanguin, ou parce que le médecin soupçonne une maladie du foie gras devant une obésité abdominale, un diabète, un prédiabète ou un syndrome métabolique. L’examen le plus utilisé, c’est l’échographie du foie. Mais d’autres examens peuvent aider au diagnostic.

Les causes possibles de ces maladies

Si on ne sait pas encore pourquoi certaines personnes accumulent des graisses dans le foie alors que d'autres non, les scientifiques savent que la NAFLD et la NASH sont associées :

  • au surpoids et à l'obésité
  • à la résistance des cellules à l'insuline
  • au prédiabète et au diabète de type 2
  • à des niveaux élevés de triglycérides dans le sang.

NASH et diabète

C'est surtout la résistance à l’insuline, liée elle à la surcharge pondérale, qui est au cœur du mécanisme qui conduit au foie gras, puis au diabète. L'insuline est l'hormone (produite par le pancréas) qui permet aux cellules des muscles et du tissu adipeux de capter une partie du glucose présent dans le sang après un repas, pour qu’il soit stocké sous forme d’énergie dans les muscles, le foie ou les cellules de graisse.

L’accès permanent à une nourriture abondante, de plus en plus transformée et la baisse de l’activité physique a conduit à une infiltration progressive des tissus et organes par la graisse : les cellules des muscles, du foie, du pancréas, et même du cœur accumulent peu à peu les lipides. Le résultat, mis en évidence dans les cellules, est un « brouillage » du signal de l’insuline, qui n’est plus reçu correctement. C’est ce qu’on appelle la résistance à l’insuline.

Les traitements classiques de la maladie du foie gras

À ce jour, il n’existe aucun médicament spécifique pour la maladie du foie gras non alcoolique (NAFLD) et sa principale conséquence, la stéatose hépatique non alcoolique (NASH). Ce qui conduit en premier lieu à demander au patient de modifier les habitudes de vie néfastes qui ont fait le lit de sa maladie, avec plus ou moins de succès. Mais certains médicaments, destinés à traiter d’autres maladies à la base sont quand même utilisés, avec des bénéfices mais aussi des effets secondaires non négligeables. Voici le mode opératoire des médecins dans le traitement de la NAFLD selon une étude ayant fait le point sur les méthodes diagnostiques et curatives de cette maladie.

Comment soigner la maladie du foie gras ?

En première intention : des changements de mode de vie

Le traitement actuel de la NAFLD est largement centré sur des changements de mode de vie visant à faire perdre du poids (quand c’est approprié évidemment). En effet, même une petite perte de poids corporel permet de déstocker des quantités appréciables de graisses dans le foie.

En général, les médecins préconisent de diminuer les calories ingérées tout en augmentant l’activité physique. Ces deux interventions, prises isolément, se sont montrées efficaces pour déstocker les graisses du foie et celles du ventre.

Une revue des études sur les liens entre modifications du mode de vie et NAFLD parue à l'automne 2019 conclut qu'aujourd'hui ces changements "peuvent être hautement efficaces pour traiter la NAFLD et représentent une manière holistique de gérer non seulement la santé du foie mais aussi de réduire les risques cardiovasculaire et de diabète de type 2". Pour les chercheurs, si ces modifications sont atteintes et maintenues dans le temps, les bénéfiques hépatiques, cardiovasculaires et métaboliques pourraient être supérieurs à ceux des médicaments actuellement testés en phase 3.

La difficulté des modifications du mode de vie sont inhérentes à leur nature : il est peu aisé à la fois de manger différemment et d’augmenter son activité physique. Surtout quand on a été sédentaire et/ou adepte d’une mauvaise alimentation longtemps comme c’est le cas de beaucoup de personnes atteintes de maladie du foie gras. Pour que les changements soient adoptés à long terme, il est nécessaire de définir des objectifs réalistes pour le patient (ces objectifs ne sont donc pas généralisables, ce qui augmente la difficulté de la prise en charge de cette maladie). Par ailleurs un suivi par un professionnel de santé, comme un(e) diététicien(ne) peut s’avérer utile, les médecins étant peu formés à la nutrition.

Une autre solution pourrait être d’adopter le régime méditerranéen qui permet, selon une étude, de réduire la stéatose hépatique tout en améliorant la sensibilité à l’insuline. Comparé à une alimentation pauvre en graisse, le régime méditerranéen a permis dans une étude publiée en août 2019 d'améliorer plus significativement divers paramètres métaboliques ainsi que la réduction de la stéatose hépatique. Mais on manque encore de preuves et de recul par rapport à son efficacité.

Un livre pour vous guider pas à pas dans vos modifications de mode de vie : Le régime NASH contre la maladie du foie gras

Les traitements médicamenteux actuels

Devant les difficultés à mettre en place des changements de mode de vie (pourtant les plus à même d’avoir des résultats satisfaisants sur le long terme), médecins et patients peuvent être tentés par la prescription de médicaments. Pour l’heure, malgré de nombreux médicaments actuellement en test, il n’y en a aucun pour cette indication, hormis le plioglitazone, un médicament antidiabétique. Une autre classe de médicament du diabète, les analogues du glucagon-like peptide-1 (GLP-1) (ou agonistes des récepteurs du GLP-1) comme le liraglutide, semble toutefois prometteuse. De même, les inhibiteurs du SGLT2 (sodium-glucose cotransporteur-2), appelés aussi inhibiteurs de la réabsorption tubulaire du glucose, utilisés dans le diabète s’avèrent intéressants aussi contre la NAFLD.

Voici, en résumé, les traitements médicamenteux possibles actuellement et les preuves de leur efficacité :

Molécule Mécanisme d’action Bénéfices observés Indications Limitations et effets secondaires
Pioglitazone Réduit le stockage des graisses dans le foie '(en augmentant leur stockage dans les adipocytes) ; régule l'adiponectine (une molécule impliquée dans le métabolisme des lipides et du glucose) Diminution de la stéatose hépatique et de l'inflammation, amélioration du contrôle de la glycémie Traitement des patients diagnostiqués NASH par biopsie, avec ou sans diabète associé Gain de poids, augmentation du risque de cancer de la vessie, d'ostéroporose et d'insuffisance cardiaque congestive
Analogues du GLP-1 (liraglutide) Inhibent la sécrétion de glucagon, diminue la production de glucose par le foie, retarde la vidange gastrique, favorise la satiété Diminution de l'inflammation, de la stéatose, de la fibrose, perte de poids, amélioration du contrôle de la glycémie Pas recommandé actuellement en traitement de la NAFLD Symptômes gastro-intestinaux, attente de résultats de nouveaux essais cliniques pour confirmer
Inhibiteurs du SGLT2 Inhibent la réabsorption tubulaire du glucose, ce qui a un effet sur la présence de glucose dans les urines et le métabolisme des lipides Diminution des taux d'aminotransférases, perte de poids, amélioration du contrôle de la glycémie Pas recommandé actuellement en traitement de la NAFLD Bénéfices observés uniquement dans de petits essais cliniques,  attente de résultats de nouvelles études
Vitamine E Antioxydante et anti-inflammatoire Diminution de l'inflammation, des taux d'aminotransférases, de la stéatose hépatique Traitement des patients diagnostiqués NASH par biopsie, avec ou sans diabète associé Non étudiée chez les personnes présentant aussi un diabète, suspicion d'un risque augmenté de mortalité toute cause, d'AVC hémorragique et de cancer de la prostate

Quels sont les aliments mauvais pour le foie ?

Les aliments à index glycémique élevé, certains féculents

Pour les besoins d’une étude de 2016, 8 hommes en bonne santé (âge = 20,1 ± 0.4y, IMC = 23,0 ± 0,9 kg / m2) ont suivi pendant une semaine soit un régime à index glycémique (IG) élevé soit un régime à IG bas. L'index glycémique est une mesure de l'impact d'un aliment sur le sucre sanguin.

Dans cette étude, le nombre de calories et la part des macronutriments était identique. 4 semaines plus tard, les groupes ont été inversés : les participants ayant suivi le régime à IG haut ont été assignés à un régime à IG bas et inversement.

Les résultats montrent que la glycémie et les valeurs de pics et d’aires sous la courbe d’insuline étaient significativement plus élevés après un repas à IG élevé qu’après un repas à IG bas. Les concentrations de glycogène hépatique (sucre de réserve) ont augmenté plus après un repas à IG haut et étaient significativement plus élevées après 7 jours de ce régime qu’au début de l'intervention (P <0,05).

Les graisses hépatiques ont elles aussi sensiblement plus augmenté suite à l'intervention diététique à IG élevé qu’après celle à IG bas.

En résumé, les chercheurs conseillent comme le fait LaNutrition.fr, de consommer des aliments à index glycémique modéré ou bas.

Le pain, les produits céréaliers, et par extension les pommes de terre dont l'index glycémique est élevé avaient déjà été mis en cause dans une étude de 2001 parue dans l’American Journal of Clinical Nutrition.

L’étude portait sur 18 volontaires obèses atteints de stéatose hépatique, qui ont suivi pendant deux semaines soit un régime hypocalorique, soit un régime pauvre en glucides. Le régime hypocalorique a permis de réduire de 42% le niveau des graisses du foie, mais le régime pauvre en glucides a entraîné une baisse de ces graisses hépatiques de 55%.

Pour des explications plus complètes sur le rôle des féculents dans le « foie gras », lire notre enquête.

Les féculents sont souvent présentés comme des aliments qui apporteraient des « glucides complexes » ou des « sucres lents ». En réalité, si certains féculents sont intéressants, « beaucoup de ceux consommés dans les pays développés sont riches en glucides dont la digestion est rapide – on dit qu’ils ont un index glycémique (IG) élevé, » explique Elvire Nérin, ingénieur spécialiste de l’alimentation et co-auteure du Nouveau Régime IG . « Les sédentaires qui suivent un régime à IG élevé ont plus de graisses corporelles, y compris au niveau du foie. A l’inverse, un régime à IG bas ou modéré permet de maigrir ou rester mince. »

Le sucre et le foie

Dans une étude publiée en 2017 dans Clinical Science, des chercheurs ont montré que des hommes par ailleurs en bonne santé mais qui consommaient des quantités importantes de sucre présentaient des niveaux accrus de graisses dans le sang mais également dans le foie, augmentant ainsi leur risque cardiovasculaire.

Mais l’étude a également montré que chez les hommes qui ne sont pas initialement atteints de NAFLD, une consommation élevée de sucres conduit à une augmentation des graisses au niveau du foie et leur métabolisme des lipides devient similaire à celui des hommes atteints de NAFLD.

Le fructose ajouté

Réduire la quantité de fructose consommée par les enfants permet de diminuer l’accumulation de graisses dans le foie et la transformation du sucre en graisse dans le foie.

Le fructose est le sucre que l’on trouve dans les fruits et dans le miel à l’état naturel. Sous cette forme, il ne pose pas de problème à l’organisme. Mais il est utilisé par l'industrie pour sucrer de nombreux aliments, pur ou associé à du glucose (sirop de glucose-fructose, sirop de maïs à haute teneur en fructose). On le trouve dans de nombreuses boissons sucrées. Il a remplacé peu à peu le sucre « normal » - le saccharose composé d’une molécule de glucose et d’une molécule de fructose- en raison de son plus grand pouvoir sucrant pour un coût inférieur.

Ce fructose ajouté est métabolisé dans le foie. Il induit une résistance à l'insuline, un stress oxydant et une infiltration graisseuse du foie, trois événements qui peuvent conduire au surpoids, à l'augmentation du sucre sanguin (glycémie) et au diabète.

Lire, pour nos abonnés : le problème avec le fructose

Les aliments riches en acides gras trans

Les graisses trans sont des graisses monoinsaturées ou polyinsaturées produites au cours de l'hydrogénation partielle des huiles. Il y en a dans les aliments frits industriels ou de la restauration rapide car elles se forment à température élevée; on en trouve aussi dans les aliments ultra transformés car dans ce cas elles sont ajoutées au produit pour augmenter sa durée de vie.

Les graisses trans augmentent la résistance à l'insuline au niveau du foie; chez l'animal qui en consomme de grandes quantités, des lésions de type NASH se développent avec augmentation du volume du foie. Lorsqu'on élimine ces graisses de l'alimentation des animaux, on voit l'état du foie s'améliorer.

Il faut noter que la place des graisses trans industrielles dans nos assiettes a fortement diminué depuis le début des années 2000.

Comment éliminer naturellement les graisses du foie

Comment guérir la maladie du foie gras avec l'alimentation

La bonne nouvelle, c’est que le phénomène de NAFLD est réversible, en changeant d'alimentation et en faisant de l'exercice. Il semble possible d'inverser aussi la NASH. Dans son livre Le régime NASH contre la maladie du foie gras la diététicienne Angélique Houlbert propose un programme de 7 semaines, basé sur une réduction des calories ou une diminution des glucides, et qui se poursuit par un régime méditerranéen à IG bas.

Voyons dans le détail les données scientifiques.

Moins de sucre

La première mesure diététique simple consiste à éviter tous les sucres libres (notamment dans les sodas, jus de fruits, confiseries, aliments ultra-transformés). Cette précaution peut faire baisser significativement le niveau de graisses du foie comme l'a montré une étude de 2019 chez les adolescents.

Moins de calories

Les études conduites par le Pr Roy Taylor à l'université de Newcastle ont montré que la NAFLD précède très souvent le diabète. Pour inverser un diabète d'apparition récente, un régime hypocalorique est très efficace, en particulier parce qu'il fait maigrir foie et pancréas. D'où l'intérêt de suivre un régime hypocalorique, drastique mais généralement bref. Si l’on est obèse, on peut espérer voir une amélioration de la stéatose dès lors qu’on diminue son poids de l’ordre de 5%. A partir d’une réduction de 7 à 10%, on améliore aussi la fibrose. Et on met plus de chances de son côté en suivant un programme d’exercices, de préférence vigoureux.

Moins de glucides à IG élevé

Une étude publiée en 2011 dans l’American Journal of Clinical Nutrition a montré qu’un régime pauvre en glucides et qu’un régime hypocalorique sont tous deux efficaces pour diminuer la stéatose hépatique. Cependant, dans cette étude, le régime pauvre en glucides apparaît supérieur.

Dans un régime hypoglucidique, on réduit fortement les féculents (pâtes, riz, pains, pommes de terre), on réduit modérément les fruits dans les premiers jours avant de les réintroduire par la suite, on ne touche pas aux légumes à feuilles, on cherche même à les augmenter. On évite bien sûr les aliments sucrés comme les jus de fruits. On mange un peu plus de protéines (légumes secs, viandes, poissons, œufs), et plus de graisses, l’accent étant mis sur les monoinsaturées (huile olive, avocat), les polyinsaturées bien équilibrées en oméga-3 et oméga-6 (huile de colza), et les oméga-3 à longues chaînes des poissons gras (maquereau, hareng, saumon…). Les graisses saturées ne sont pas éliminées, on peut consommer un peu de beurre et des graisses exotiques comme celles de la noix de coco. Le plus connu des régimes hypoglucidiques est le Nouveau régime Atkins.

Régime méditerranéen

Une autre étude encore a comparé un régime pauvre en graisses et en calories, un régime méditerranéen pauvre en calories et un régime pauvre en glucides, sans restriction de calories. Les deux régimes les plus efficaces ont été le régime méditerranéen hypocalorique et le régime hypoglucidique.

Régime paléo

Dans le régime Paléo, les produits laitiers, sucrés, ultra-transformés, et les céréales et pommes de terre ne sont pas autorisés. Subsistent les féculents ancestraux comme le taro ou la patate douce.
Une petite étude suédoise suggère qu’un régime de type Paléo de 5 semaines seulement suffit à soulager le foie de sa charge en graisses, tout en faisant maigrir et en améliorant de nombreux paramètres de la santé.

Stéatose hépatique non alcoolique : ce qu’on peut faire en plus

Boire du café. Une stratégie complémentaire consiste à consommer plus de 2 à 3 tasses de café par jour. On sait depuis longtemps que les personnes qui consomment du café (plus de deux tasses par jour) ont moins de maladies chroniques du foie, un niveau plus faible d’enzymes hépatiques (ALT). Dans l’hépatite C, le café est associé à une amélioration de la fibrose.

Augmenter sa consommation d’antioxydants. Les antioxydants sont des substances d’origine alimentaire qui aident à lutter contre l’excès de radicaux libres et de particules réactives liées à l’oxygène, à l’origine du stress oxydant. Dans la NAFLD, le stress oxydant est intense dans le foie (et ailleurs). D’où l’idée d’optimiser son alimentation pour qu’elle soit très riche en antioxydants. Des études suggèrent en effet que c’est une bonne stratégie pour préserver le foie, réduire l’inflammation et prévenir la fibrose. C’est tout à fait possible dans le cadre d’un régime hypoglucidique et cela passe par une consommation accrue de végétaux frais ou minimalement transformés (voir tableau ci-dessous).

Composés  Où les trouver Remarques
Caroténoïdes (dont lycopène) Légumes verts à feuilles (épinards), légumes et fruits jaune-orangé (citrouille, abricot, carotte…), maïs, jaune d’œuf, tomate et produits de la tomate (sauce, purée…)… Biodisponibilité améliorée par la cuisson et la présence de corps gras.
Flavonoïdes Persil, thym, céleri, chou, oignon, pomme, poire, abricot, agrumes, baies, thé, vin rouge, chocolat, soja et autres légumineuses… Varier les couleurs, rechercher notamment les aliments pourpres, violets, noirs (oignons rouges, aubergines, haricots noirs…)
Terpénoïdes Épices et aromates Tous les aromates sont autorisés. À incorporer à la plupart des plats cuisinés. Privilégier les épices « douces » comme le curcuma.
Isothiocyanates  Brocoli, chou, chou de Bruxelles, cresson, radis, radis noir, navet, moutarde…  Inactivés par les chaleurs prolongées

Augmenter la consommation d’acides gras oméga-3. Plusieurs études ont trouvé qu’un supplément d’acides gras oméga-3 à longues chaînes (ceux des poissons gras : DHA seul ou EPA+DHA) ont des effets positifs sur la stéatose, l’inflammation et la fibrose, et même la sensibilité à l’insuline. Les doses varient beaucoup selon les études, mais une dose quotidienne d’EPA+DHA de l’ordre de 2 grammes par jour est adéquate pour de nombreux patients.

Lire aussi : Ce qu'il faut savoir avant d'acheter un complément d'oméga-3

Augmenter sa consommation de magnésium. La NFALD s'accompagne presque toujours d'une résistante à l'insuline. Or le magnésium améliore la résistance à l'insuline, lorsqu'un déficit en magnésium est présent. Par ailleurs les personnes atteintes de NFALD présentent le plus souvent des taux de magnésium trop bas. S'il n'existe pas d'étude sur l'intérêt d'une supplémentation en magnésium quand on souffre de NFALD, il n'y a rien à perdre à manger plus d'aliments riches en magnésium.

Pour en savoir plus sur l'alimentation et l'activité physique à mettre en place en cas de "foie gras", lire Le régime NASH contre la maladie du foie gras et Les recettes du régime NASH

Références
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