Les aliments ultra-transformés pourraient favoriser des maladies du foie

Par Marie-Céline Ray - Journaliste scientifique Publié le 14/06/2023 Mis à jour le 29/11/2023
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Plusieurs études récentes ont trouvé un lien entre la consommation d’aliments ultra-transformés et le risque de développer des maladies du foie, comme la "maladie du foie gras" (NAFLD).

Maladie du foie gras, NAFLD et NASH

La stéatose hépatique non alcoolique (NAFLD) est une maladie qui se caractérise par l’infiltration graisseuse du foie. La NAFLD peut évoluer vers une forme plus grave, la NASH (non alcoholic steatohepatitis), caractérisée par de l’inflammation et une fibrose. La NASH augmente le risque de cirrhose du foie. Il n’existe pas de traitement médicamenteux contre ces maladies. Seuls des changements de mode de vie et d’alimentation sont efficaces.

La NAFLD touche généralement les personnes souffrant de surpoids, d’obésité, d’obésité abdominale, de syndrome métabolique et de diabète de type 2. Parmi les autres facteurs de risque figure la consommation de fructose ajouté aux aliments. Dans les pays développés, elle concernerait 10 à 40 % de la population adulte (en moyenne un tiers de la population).

Les aliments ultra-transformés et le risque de NAFLD

Une revue systématique et une méta-analyse portant sur 9 études et plus de 60 000 personnes vient d’ajouter un nouveau facteur de risque à ceux déjà identifiés. Elle conclut que les personnes qui consomment le plus de « faux aliments » ultra-transformés ont un risque de NAFLD systématiquement augmenté, et que plus on en consomme, plus ce risque est élevé.

Précédemment, d’autres études ont montré que la consommation d’aliments ultra-transformés (AUT) augmente le risque d’obésité et de diabète de type 2. Les auteurs écrivent que « des mesures de santé publique visant à réduire la surconsommation d’aliments ultra-transformés sont impératives pour réduire le fardeau de la NAFLD et des affections associées, l’obésité et le diabète de type-2. »

Ces résultats paraissent dans la revue Nutrients.

Un risque qui concerne aussi d'autres maladies hépatiques comme la cirrhose

Une étude britannique a recherché une association entre AUT dans l’alimentation et risque d'effets indésirables sur le foie, notamment la stéatose hépatique non alcoolique ou maladie du foie gras (NAFLD), la fibrose/cirrhose hépatique, le cancer du foie, les maladies hépatiques graves et les biomarqueurs sériques de la santé du foie.

173 889 participants âgés de 40 à 69 ans de la UK Biobank ont été inclus. La consommation d’AUT a été définie à l'aide de questionnaires alimentaires de 24 heures et sur la base de la classification NOVA. Les données sur les résultats hépatiques ont été obtenues à partir du registre du cancer, des dossiers hospitaliers et des registres de décès. Les biomarqueurs sériques ont été mesurés au début de l’étude. Les chercheurs ont tenu compte des données démographiques, des facteurs liés au mode de vie, de l'indice de masse corporelle et du diabète.

Résultats : après un suivi médian de 8,9 ans, ont été documentés 1 108 cas de NAFLD, 350 fibroses/cirrhoses hépatiques, 134 cas de cancer du foie et 550 cas de maladies hépatiques graves. Une consommation plus élevée d’AUT était associée à un risque accru de NAFLD (+43 %), de fibrose hépatique/cirrhose (+18 %) et de maladie hépatique grave (+50  %), mais pas au risque de cancer du foie.

Une consommation d’AUT plus élevée était aussi associée à des taux élevés de protéine C-réactive, marqueur de l’inflammation systémique, et de marqueurs sériques d’une atteinte du foie.

Cette étude d’observation montre l'importance potentielle de réduire sa consommation d’AUT pour améliorer la santé du foie.

En pratique : comment reconnaître un aliment ultra-transformé

Comme l’explique la diététicienne-nutritionniste Angélique Houlbert dans J’apprends à choisir les bons aliments, « Aujourd’hui, lorsque nous faisons nos courses, nous sommes noyés sous une avalanche d’aliments ultra-transformés, et notre plus grand défi est d’arriver à faire le tri dans cette offre immense pour se diriger vers les aliments les plus naturels, les plus nutritifs, les plus bénéfiques à notre santé. »

Les aliments ultra-transformés sont des produits alimentaires et des boissons dont la fabrication comporte plusieurs étapes et techniques de transformations et qui font appel à une variété d’ingrédients que généralement vous ne trouvez pas dans votre cuisine. Le conseil d’Angélique Houlbert pour les reconnaître : « Les aliments ultra-transformés font appel à une longue liste d’ingrédients – généralement plus de 5 – dont beaucoup sont utilisés exclusivement par l’industrie. »

Un produit ultra-transformé peut contenir du sucre ajouté, du sel, des acides gras ajoutés, des huiles hydrogénées, des isolats de protéines, des additifs (arômes artificiels, émulsifiants, colorants, édulcorants, épaississants, gélifiants, conservateurs)…

Exemples d’aliments ultra-transformés : confiseries, biscuits, gâteaux, crèmes glacées, boissons gazeuses, produits laitiers sucrés, saucisses, nuggets de poulet, poisson pané, chips, préparations pour gâteaux, soupes en sachets, nouilles instantanées, céréales du petit déjeuner…

Pour aller plus loin : Le régime NASH contre la maladie du foie gras et Les recettes du régime NASH

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