Troubles de la thyroïde : êtes-vous concerné ?

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Des millions de Français souffrent d'hypothyroïdie ou de maladie de Hashimoto, sa forme la plus fréquente. Mais la thyroïde peut aussi être en surrégime : c'est l'hyperthyroïdie. Pour savoir si votre thyroïde fonctionne bien, lisez nos articles sur ses troubles rassemblés dans ce dossier.

Sommaire

1
Hypothyroïdie : causes et symptômes
2
Hypothyroïdie : êtes-vous concerné ? Faites-le test
3
Hyperthyroïdie : causes et symptômes
4
Thyroïdite de Hashimoto : causes et symptômes
5
Hypothyroïdie : quand les symptômes persistent malgré le traitement
1 Hypothyroïdie : causes et symptômes

La thyroïde est une glande importante pour la régulation de l’organisme. Mais elle peut fonctionner parfois en sous-régime ce qui entraîne divers symptômes plutôt gênants. Qu’est-ce que l’hypothyroïdie ? Quels sont ses causes et symptômes ? Détails.

Par Marie-Charlotte Rivet Bonjean Publié le 20/08/2018 Mis à jour le 28/05/2020

L’hypothyroïdie correspond à un déficit en hormones thyroïdiennes qui va engendrer de nombreux symptômes tous liés à une diminution du métabolisme de base. Souvent les premiers signes cliniques sont non spécifiques donc difficiles à diagnostiquer au début. Cette maladie s’installe petit à petit de manière insidieuse sur plusieurs mois ou années en fonction de l’importance du déficit.

Lire : Thyroïde : des maladies fréquentes et invalidantes (abonnés)

Les symptômes

Les hormones thyroïdiennes jouent un rôle au niveau de nombreux organes. De ce fait, les symptômes sont très vastes et peut toucher l’ensemble du corps :

Au niveau basal

  • Manque d’énergie, fatigue
  • Trouble de l’humeur
  • Trouble du sommeil
  • Trouble de la mémoire et de la concentration
  • Apnées du sommeil
  • Maux de tête
  • Constipation
  • Frilosité avec les extrémités froides
  • Prise de poids avec une baisse de l’appétit et des difficultés à perdre du poids

Au niveau de la peau et des muqueuses

  • ​Gonflement du visage, des paupières, des lèvres, des mains, des doigts, des pieds
  • Voix grave
  • Baisse de l’acuité auditive
  • Ongles cassants
  • Cheveux secs et cassants, et ayant tendance à tomber
  • Perte de poils
  • Peau sèche et pâle, parfois épaissie
  • Démangeaisons
  • Diminution de la transpiration
  • Au niveau cardiaque
  • Ralentissement des battements du cœur
  • Assourdissement des bruits du cœur lors de l’auscultation

Au niveau musculaire et articulaire

  • Raideur et douleurs musculaire
  • Courbatures
  • Crampes
  • Tendinites
  • Douleurs articulaires

Autres symptômes :

  • Perturbation des cycles menstruels chez la femme
  • Baisse de la libido
  • Infertilité

Lire aussi : Hypothyroïdie: pourquoi les traitements sont parfois en échec

Quels sont les causes de l’hypothyroïdie ?

Comment la thyroïde s’essouffle avec le temps ? Voici les 5 principales causes de l’hypothyroïdie :

La thyroïde ne fabrique plus assez d’hormones

Cette défaillance peut se situer à plusieurs niveaux : si c’est la glande en elle-même on parle d’hypothyroïdie primaire, mais si la défaillance vient de l’hypophyse ou l’hypothalamus les glandes qui commandent la thyroïde depuis le cerveau, on parlera d’hypothyroïdie secondaire ou tertiaire.

La thyroïde peut mal fonctionner pour différentes raisons :

  • Maladie auto-immune, appelée thyroïdite de Hashimoto : cette maladie détruit progressivement la glande
  • Effets secondaires d’un traitement à l’iode radioactif ou de la prise d’un médicament
  • Ablation de la thyroïde
  • Déficit en iode (très rare)

La transformation de l’hormone T4 en T3 ne se fait pas correctement

Dans cette cause d’hypothyroïdie, ce n’est pas la glande qui a un problème : elle produit normalement des hormones T3 (à hauteur de 10%) et T4 (à hauteur de 90%). En revanche la transformation de la T4 en T3 dysfonctionne, ce qui va engendrer un déficit en T3.

L’hormone T3 ne fonctionne pas dans les cellules

L’hormone T3 est une sorte de messager qui doit « donner des ordres » aux cellules. Mais un déficit en minéraux et/ou vitamines (notamment en vitamine D) peut engendrer un problème au niveau de l’entrée de la T3 dans les cellules. La T3 ne pourra donc pas remplir son rôle. Ce problème d’entrée de la T3 dans les cellules peut également être lié à des pathologies comme le diabète, l’obésité, le stress …

Une insuffisance hypophysaire

L’insuffisance hypophysaire peut être due à une tumeur de l’hypophyse ou d’une région voisine, une radiothérapie du cerveau, des antécédents de méningite … Cette insuffisance va entraîner une diminution de l’hormone TSH qui permet la régulation de la production des hormones thyroïdiennes.

Une insuffisance hypothalamique

L’insuffisance hypothalamique est très rare, mais elle est à l’origine d’une diminution de l’hormone TRH, qui permet de réguler l’hormone TSH qui elle-même contrôle la thyroïde.

Lire aussi : Un extrait de "Thyroïde, les solutions naturelles"

2 Hypothyroïdie : êtes-vous concerné ? Faites-le test

Un test en ligne pour déterminer si votre thyroïde fonctionne correctement.

Par Elvire Nérin Publié le 03/06/2015 Mis à jour le 28/05/2020

Rendez-vous sur cette page pour faire le test

 

Sur les nouveaux traitements de l'hypothyroïdie, lire le livre du Dr Benoît Claeys : En finir avec l'hypothyroïdie (EXTRAIT ICI >>)

3 Hyperthyroïdie : causes et symptômes

Quand la glande thyroïde fabrique trop d’hormones, on parle d’hyperthyroïdie. A la clé : divers symptômes dont un amaigrissement et des palpitations. Quelle est l’origine de cet excès ? Comment se manifeste-t-il ?

Par Marie-Charlotte Rivet Bonjean Publié le 05/08/2019 Mis à jour le 28/05/2020

Qu’est-ce que l’hyperthyroïdie ? 

L’hyperthyroïdie est une production excessive d’hormones thyroïdiennes qui touche plus les femmes que les hommes (6 femmes pour 1 homme) et surtout les plus jeunes (entre 20 et 50 ans).

Quels sont ses symptômes ? 

La glande thyroïde (lire encadré) permet la régulation de nombreuses fonctions de l’organisme, de ce fait les symptômes de l’hyperthyroïdie sont très vastes et peuvent toucher tous les organes : 

  • Augmentation de la température (avec des bouffées de chaleur) 
  • Pulsations cardiaques rapides et irrégulières (tachycardie et arythmie)
  • Etat d’excitation, d’anxiété et d’agitation au niveau du comportement
  • Amaigrissement, atrophie et faiblesse musculaire 
  • Déminéralisation osseuse 
  • Tremblement des mains 
  • Peau moite et chaude, ongles mou, cheveux fins et cassants 

Quelles sont ses causes ? 

Maladie de Basedow

C’est la plus fréquente des hyperthyroïdies. C’est une maladie auto-immune où l'organisme fabrique des anticorps qui neutralisent les récepteurs de la thyréostimuline (TSH) ce qui entraîne une production et une libération massive d’hormones thyroïdiennes.

Thyroïdite

Cette inflammation de la thyroïde engendre elle aussi une production et une libération en excès des hormones thyroïdiennes. Ses causes peuvent être diverses : elle peut notamment apparaître après une infection ou une grossesse. Souvent la thyroïdite provoque seulement une hyperthyroïdie passagère. 

Nodules thyroïdiens

Les nodules sont des masses de petite taille qui se forment dans la thyroïde. Certains sont silencieux mais d’autres sont dits « toxiques » et produisent des hormones contribuant à une hyperthyroïdie. 

Zoom sur la thyroïde
La thyroïde est une glande qui se situe à l’avant du cou qui fabrique principalement deux hormones : 
-    La T3 (tri-iodothyronine) 
-    La T4 (tétra-iodothyronine ou thyroxine) qui est la forme inactive de la T3, activée par le foie ou les reins si le corps en a besoin.
Les chiffres 3 et 4 indiquent le nombre d’atomes d’iode nécessaires à la synthèse de ces hormones. 
Ces hormones permettent :
-    La production de chaleur
-    La régulation du système digestif
-    La régulation cardiovasculaire 
-    La régulation du système nerveux central
-    La régulation des hormones sexuelles
La production de T3 et T4 par la thyroïde dépend d’une hormone fabriquée par l’hypophyse : la TSH (ou thyréostimuline). 
4 Thyroïdite de Hashimoto : causes et symptômes

Fatigue, prise de poids, constipation… La thyroïdite d’Hashimoto apporte un lot d’inconforts aux personnes qui en souffrent. Découvrez ses origines possibles et comment elle se manifeste.

Par Sarah Amiri Publié le 18/05/2020 Mis à jour le 28/05/2020

La thyroïdite chronique lymphocytaire ou thyroïdite de Hashimoto, est l’une des hypothyroïdies les plus fréquentes : elle touche 10 femmes pour 1 homme et survient le plus souvent chez la femme âgée de 20 à 30 ans.

Comment attrape-t-on la maladie de Hashimoto ?

Dans cette maladie, la glande endocrine ne produit plus assez d’hormone thyroïdienne ce qui provoque une vague de dérèglements dans l’organisme, étant donné que la thyroïde et les hormones qu’elle produit sont essentielles pour la régulation de l’humeur, le contrôle du poids, du rythme cardiaque et de la digestion.

Hashimoto : une histoire d'anticorps

La baisse de production des hormones thyroïdiennes résulte de l’attaque de la thyroïde par des anticorps spécifiques, les anticorps antithyroperoxydase (anti-TPO) et les anti-thyroglobuline (AT). Ces anticorps ciblent deux éléments jouant un rôle essentiel dans le fonctionnement normal de la thyroïde :

  • Les anticorps anti-TPO sont dirigés contre la thyroperoxydase (TPO), la première enzyme à intervenir dans la synthèse des hormones thyroïdiennes à partir de l’acide aminé tyrosine.
  • Les anticorps AT sont dirigés contre la thyroglobuline, une protéine à l’origine des hormones T4 et T3, synthétisée dans les cellules folliculaires (thyréocytes).

Les facteurs de risque

  • Sexe féminin
  • Antécédents personnels ou familiaux de maladie de la thyroïde ou de maladie auto-immune (diabète de type 1, maladie cœliaque...)
  • Grossesse
  • Ménopause
  • Tabagisme durant l’allaitement
  • Carences nutritionnelles en iode, en sélénium et en zinc
  • Excès d’iode
  • Médicaments traitant l’hyperthyroïdie
  • Chirurgie ou une radiothérapie de la thyroïde
  • Consommation importante d’aliments goitrogènes (choux, feuilles de moutarde, rutabaga, radis, manioc, patate douce, fèves de soja, arachides, millet, etc.)

Les causes possibles de Hashimoto

  • Prédisposition génétique : présence de la maladie de Hashimoto et d’autres maladies auto-immunes telles que le diabète de type 1 ou la maladie cœliaque dans la famille
  • Facteurs épigénétiques (alimentation, état psychologique, statut social, exposition à des substances toxiques)
  • Carences nutritionnelles : des carences en iode ainsi qu’en certains minéraux tels que le sélénium, le zinc et fer peuvent provoquer une inflammation de la thyroïde
  • Hypersensibilité alimentaire notamment au gluten
  • Fluctuations hormonales (notamment lors de la grossesse et de la ménopause)
  • Dysbiose et perméabilité intestinale
  • Infections bactériennes, virales, parasitaires

Lire : Thyroïde : des maladies fréquentes et invalidantes (abonnés)

Quels sont les symptômes de la maladie de Hashimoto ?

La thyroïdite de Hashimoto se caractérise par la présence d’un goitre (zone du cou gonflée due à une augmentation de volume de la thyroïde) indolore, généralement de volume moyen et homogène. Elle peut commencer par un épisode d’hyperthyroïdie mais elle évoluera toujours vers l’hypothyroïdie : la hashitoxicose. En effet, ce phénomène est le résultat de la destruction des cellules qui stockent normalement les hormones thyroïdiennes, qui sont libérées dans la circulation provoquant une hyperthyroïdie transitoire.

Voici les symptômes les plus courants de cette maladie :

  • Fatigue notamment au réveil
  • Dépression et autres troubles psychologiques (anxiété, troubles obsessionnels compulsifs…)
  • Prise de poids due au ralentissement du métabolisme des graisses
  • Visage bouffi (lèvres et paupières) et doigts boudinés, notamment le matin au réveil
  • Goitre
  • Frilosité importante notamment au niveau des extrémités (nez, mains, pieds…)
  • Constipation
  • Douleurs au niveau des articulations, tendons, crampes musculaires
  • Sécheresse cutanée

Hypothyroïdie simple ou Hashimoto ? Les analyses à faire

  • L’examen de première intention : l'analyse sanguine de la TSH
  • L’examen de deuxième intention : l'analyse sanguine de la T4
  • Bilan étiologique : anticorps anti-TPO, anticorps anti-Tg si anti-TPO négatifs
  • Échographie thyroïdienne : présence d’un goitre à l'imagerie
  • Scintigraphie : utile dans la première phase de la maladie

À lire aussi : Thyroïde : la TSH est-elle un bon indicateur de l'hypothyroïdie ?

Quelle alimentation en cas d'hypothyroïdie de Hashimoto ?

« Jusqu’en 2015, on considérait que l’alimentation jouait un rôle accessoire et négligeable dans l’hypothyroïdie. Depuis, on sait que l’on peut améliorer fortement l’état d’une personne hypothyroïdienne en adaptant son alimentation. C’est surtout vrai pour la maladie de Hashimoto » explique le Dr Benoît Claeys, l'auteur d'En finir avec la thyroïdite de Hashimoto.

Voici les principales règles diététiques à suivre pour améliorer sa qualité de vie :

  • Règle n°1 : équilibrer les matières grasses
  • Règle n°2 : choisir des glucides de qualité
  • Règle n°3 : consommer des fibres à volonté
  • Règle n°4 : dépister les hypersensibilités alimentaires et éviter les aliments incriminés
  • Règle n°5 : se protéger des polluants alimentaires

Pour savoir comment mettre ces règles en place concrètement, lire Thyroïdite de Hashimoto : les bons réflexes alimentaires

5 Hypothyroïdie : quand les symptômes persistent malgré le traitement

Malgré un traitement par des hormones thyroïdiennes, beaucoup de patients continuent de se plaindre de symptômes d'hypothyroïdie. Le seul dosage de la TSH est parfois insuffisant, tout comme la prescription de la seule lévothyroxine.

Par Didier Souccar Publié le 23/04/2012 Mis à jour le 28/05/2020

Qu'est-ce que la thyroïde ?

La thyroïde est une glande en forme de papillon, située à l’avant du cou, et qui produit trois hormones :

  • la thyroxine (T4), qui est la principale hormone produite par la thyroïde
  • la triidothyronine (T3), qui est produite par les cellules à partir de la T4
  • la calcitonine, qui intervient dans le métabolisme du calcium et du phosphore.

T4 et T3 sont produites à partir de l’iode et de la tyrosine (un acide aminé), elles vont se lier aux récepteurs intracellulaires et modifier l’expression de certains gènes, régulant ainsi un nombre impressionnant de fonctions de base de l’organisme. Le déficit en hormones thyroïdiennes pendant le développement du foetus ou les premiers stades de la croissance peut notamment entraîner un retard mental profond et irréversible, une situation aujourd’hui rarissime.

Les hormones thyroïdiennes régulent principalement le métabolisme, c’est-à-dire notre utilisation de l’énergie, donc notre poids, notre énergie, notre humeur, notre température corporelle, notre fonction musculaire, le fonctionnement du cœur et des vaisseaux, notre libido, la beauté de notre peau, de nos cheveux, de nos ongles, la solidité de nos os ou de nos dents. La thyroïde agissant partout dans l’organisme, des erreurs de diagnostics sont fréquentes : une hypothyroïdie peut ainsi être confondue avec une dépression, une fibromyalgie ou se manifester via des symptômes inhabituels (troubles du rythme cardiaque, constipation, etc).

3 livres pour comprendre et aller mieux : En finir avec l'hypothyroïdie du Dr Benoït Claeys ; En finir avec la thyroïdite de Hashimoto par le Dr Benoït Claeys et Thyroïde, les solutions naturelles du Dr Philippe Veroli.

Les troubles et maladies de la thyroïde

Les troubles et maladies de la thyroïde sont très fréquents dans le monde, et aussi en France. Les femmes sont plus touchées que les hommes avec 8 femmes sur 100 qui présentent un dérèglement de cette glande après l’âge de 65 ans.

Les problèmes de thyroïde comprennent :

  • Les goitres, qui correspondent à une augmentation du volume de la glande thyroïde
  • L'hyperthyroïdie, lorsque la glande thyroïde produit plus d'hormones thyroïdiennes que votre corps n'en a besoin
  • L'hypothyroïdie, lorsque la glande thyroïde ne produit pas suffisamment d'hormones thyroïdiennes
  • Les cancers de la thyroïde
  • Les nodules thyroïdiens, qui correspondent à des zones de la thyroïde dont l’activité change
  • La thyroïdite, une inflammation de la thyroïde

Pour diagnostiquer ces maladies, les médecins ont recours à un examen physique, des dosages sanguins, des tests, de l'imagerie. Il faut parfois avoir recours à une biopsie. Le traitement dépend du diagnostic. Il peut faire appel à des médicaments, une radiothérapie ou une intervention chirurgicale.

Les personnes qui ont une maladie auto-immune ont un risque 25% plus élevé que les autres d’avoir un jour une maladie de la thyroïde, en particulier une maladie dite « thyroïdite de Hashimoto » dans laquelle les anticorps détruisent progressivement la glande.

Dans de nombreux cas, les problèmes de thyroïde, qu’ils soient soignés par chirurgie, radiothérapie ou sans traitement, finissent par évoluer vers l’hypothyroïdie.

Qu'est-ce que l'hypothyroïdie ?

L'hypothyroïdie est la condition au cours de laquelle votre glande thyroïde ne produit pas suffisamment d'hormones. Beaucoup de cas sont dus au fait que le système immunitaire attaque la glande thyroïde et l'endommage (thyroïdite de Hashimoto), ou que la thyroïde a été infectée par un virus (thyroïdite de Quervain) ; des dommages à la thyroïde surviennent aussi lors de certains traitements dirigés contre une thyroïde trop active, ou pour soigner un cancer de la thyroïde.

Les symptômes sont généralement :

  • fatigue (symptôme majeur dans les thyroïdites auto-immunes))
  • peau sèche et cheveux secs (symptôme répandu)
  • gain de poids
  • dépression
  • sensibilité au froid, frilosités
  • douleurs musculaires
  • essoufflement 

Lire : Hypothyroïdie, causes et symptômes

Comment sont traitées les hypothyroïdies ?

Fort heureusement il existe des formes synthétiques pour compenser le déficit de nos hormones naturelles :

  • La lévothyroxine (aussi appelée L-T4), est une forme de T4. C'est l'hormone la plus prescrite aux patients, souvent à vie, en particulier sous le nom Lévothyrox.
  • La liothyronine (L-T3) est une forme de T3, commercialisée en France sous le nom Cynomel. Elle est généralement prescrite pour des durées courtes.
  • L'association L-T4 et L-T3 peut être prescrite alternativement à la seule L-T4. Elle est commercialisée en France sous le nom Euthyral (100 μg de L-T4 et 20 μg de L-T3).

"La lévothyroxine a beau être un des médicaments les plus prescrits au monde, indique le Dr Benoît Claeys, auteur de En finir avec l'hypothyroïdie, les études montrent que la plupart des personnes qui en prennent en reçoivent soit trop, soit trop peu. Un constat qui, à lui seul, explique pourquoi on peut continuer à avoir des symptômes désagréables et chroniques comme de la dépression, des crampes, des troubles du sommeil, des douleurs diffuses ou des difficultés à régler son poids."

Pourtant, ces personnes qui continuent à ressentir des symptômes d’hypothyroïdie même avec un traitement ont souvent une TSH normale. Pourquoi et comment réagir ?

Lire : Hypothyroïdie : êtes-vous concerné ? Faites-le test

Le diagnostic de l'hypothyroïdie par le dosage de la TSH

Mais comment déterminer si on en prend une dose adaptée ? En France, la surveillance de routine par les endocrinologues repose souvent simplement sur un dosage de la TSH (thyroid-stimulating hormone) dont la production est naturellement ajustée en proportion à la quantité d’hormones thyroïdiennes qui circulent dans le sang.

Un dosage de TSH, c'est quoi ? L’hypophyse, une glande située à la face inférieure du cerveau, sécrète des hormones appelées stimulines, notamment en réponse à des neuro-hormones envoyées par l’hypothalamus. L’une d’elles, la thyréostimuline ou TSH, stimule la glande thyroïde. Sous son influence, la thyroïde relâche dans la circulation sanguine les deux hormones T3 et T4.

Le dosage de la TSH reste LE critère pour déterminer un dérèglement du fonctionnement normal de la thyroïde ou ajuster un traitement. Un taux trop élevé de TSH est le signe d’un manque de T4 dans le sang (en cas de baisse de T4 dans le sang, l’hypophyse sécrétant davantage de TSH pour stimuler la glande). Le Dr Benoît Claeys (Waterloo, Belgique), qui soigne depuis plus de 15 ans des patients souffrant d'hypothyroïdie, pense qu'il ne faut pas se fier au seul dosage de la TSH pour initier ou corriger un traitement. La réalisation de tests complémentaires est nécessaire.

À lire : Thyroïdite de Hashimoto : causes et symptômes et Thyroïdite de Hashimoto : les bons réflexes alimentaires

L’avis du Dr Claeys sur l'analyse de la TSH

« Dans ma pratique, je constate qu’un grand nombre de patients présentent tous les signes et symptômes d’une hypothyroïdie alors que leurs valeurs de TSH sont normales. À cela deux raisons possibles : soit les normes ne sont pas bonnes, soit la TSH n’est pas toujours un bon indicateur de la fonction thyroïdienne. Personnellement je pense que la TSH n’est pas un bon indicateur. Aussi, le débat sur les normes, même s'il est justifié, est secondaire pour moi. Si la plupart des médecins pensent que le dosage de la TSH seul permet de poser un diagnostic d’hypothyroïdie, je crois en revanche que dans bien des cas, on peut passer à côté du problème. L’une des raisons principales est que le taux de TSH ne varie pas seulement en fonction du taux de T4 dans le sang mais également en fonction de nombreux autres facteurs dont il faudra tenir compte avant d’interpréter les résultats des dosages. »

Pour aller plus loin, lire : Hypothyroïdie : les aliments à éviter (Abonné)

Quel est le taux de TSH normal ? Quand est-elle trop basse ou trop élevée ?

Au laboratoire, les valeurs normales de TSH sont généralement comprises entre 0,3 et 5 mUI/L (elles peuvent varier selon les normes du laboratoire). En 2002, une grande étude américaine (NHANES III) a évalué la plage normale de TSH dans la population adulte ; l'étude a conclu que 95% de la population américaine exempte de maladie thyroïdienne avait une concentration sérique de TSH comprise entre 0,45 et 4,12 mUI/L. Mais en 2005, l'Académie nationale de biochimie clinique des USA (NACB) a proposé que la limite supérieure de la plage de référence de la TSH soit abaissée à 2,5 mUI/L.

Selon le Dr Benoît Claeys, "le taux de TSH n’est pas toujours un bon indicateur mais on ne peut nier que le taux de TSH est porteur d’informations. De très nombreuses études scientifiques ont montré une corrélation entre le taux de TSH et l’hypothyroïdie : plus le taux de TSH dans le sang augmente, plus le risque de développer des signes d’insuffisance thyroïdienne et les maladies qui en découlent est élevé. Plusieurs études épidémiologiques ont démontré que l’on a un risque significativement plus élevé de mourir précocement de maladies chroniques lorsque la TSH est supérieure à 1,3 mUI/L. Pour la T3 et la T4, c’est l’inverse : plus les valeurs de T3 libre et de T4 libre sont (modérément) élevées, moins le risque de maladie semble élevé."

Il faut cependant noter qu'une TSH sérique légèrement élevée chez les personnes âgées reflète simplement la diminution de l'activité biologique de la TSH ou le fait qu'elle est liée à du sucre. "Pour ces raisons, explique le Dr Bernadette Biondi (université de Naples), le traitement substitutif par hormone thyroïdienne n'est pas conseillé chez les patients âgés présentant une légère augmentation de la TSH soit moins de 7 mUI/L. Après 85 ans, l'augmentation de la TSH sérique chez les sujets de 85 ans ou plus n'est pas associée à une augmentation des troubles cognitifs ou fonctionnels ou de la mortalité cardiovasculaire et totale. De plus, le traitement substitutif par la lévothyroxine chez les patients âgés présentant une légère augmentation de la TSH n'a été associé à aucun effet bénéfique ou protecteur."

Les fluctuations qui affectent la TSH

Par ailleurs, de nombreux facteurs peuvent affecter la TSH (stress, mauvais sommeil, médicaments, mauvaise alimentation...) ce qui explique que le taux de TSH n'est pas toujours un bon indicateur de la fonction thyroïdienne.

Les facteurs qui abaissent le taux de TSH

  • Le jeûne
  • Les régimes à basses calories
  • La malnutrition
  • L’exercice intense et de longue durée
  • L’état dépressif
  • L’anxiété
  • Le diabète
  • Le syndrome post-traumatique
  • Un traitement par des hormones thyroïdiennes

Les facteurs qui augmentent le taux de TSH

  • L’âge
  • Le stress
  • La privation de sommeil

Les facteurs susceptibles d’augmenter ou de diminuer les taux de TSH en fonction des situations

  • Le rythme jour-nuit et les saisons
  • L’insuffisance rénale
  • Le cancer et l’infarctus du myocarde
  • L’alcoolisme chronique
  • Les statines (médicaments anti-cholestérol)
  • Les contraceptifs œstro-progestatifs et les progestatifs
  • Les antidépresseurs
  • Le glutamate de sodium (exhausteur de goût)
  • Les antihistaminiques
  • La grossesse

Les autres outils de diagnostic

Le diagnostic de l'hypothyroïdie par le dosage complémentaire des hormones thyroïdiennes

Alors que la Haute Autorité de Santé (HAS) ne préconise que le dosage de la TSH en première intention, de plus en plus de spécialistes de la thyroïde estiment que les tests thyroïdiens devraient aussi comporter le dosage des hormones T3 et T4 libres ou T3L et T4L. Ce sont les fractions des hormones thyroïdiennes biologiquement actives car non liées à des protéines.

Voici quelques situations rencontrées dans le dosage des hormones thyroïdiennes chez des patients prenant de la lévothyroxine, montrant l'intérêt du dosage des hormones thyroïdiennes en sus de la TSH pour mieux prendre les patients en charge :

  • TSH normale, T4L élevée, T3 normale : peut refléter une conversion moins efficace de la T4 en T3 (voir plus loin).
  • TSH élevée, T4L normale, T3 normale : hypothyroïdie.
  • TSH élevée, T4L basse : peut signifier que le médicament est pris à proximité des repas (il doit être pris à jeun) ; les fibres, le café, les suppléments de fer et de calcium, les médicaments inhibiteurs de la pompe à proton (IPP) peuvent aussi freiner l'absorption de lévothyroxine. Par ailleurs, la maladie céliaque, l'achlorhydrie, l'intolérance au lactose pourraient réduire l'absorption de la lévothyroxine. Alternativement, cette situation se rencontre lorsque le métabolisme est accru : c'est le cas lorsqu'on prend des médicaments comme la phénytoïne, la carbamazépine, l'imatinib. De même les patients souffrant de syndrome néphrotique éliminent plus de T4 dans les urines. La prise de la pilule augmente le niveau de la protéine qui se lie à la T4, ce qui nécessite souvent d'augmenter la dose de T4.
  • TSH élevée, T4L basse, T3L basse : possible conversion médiocre de la T4 en T3.
  • TSH élevée, T4L normale, T3 normale : hypothyroïdie subclinique. Peut refléter une malabsorption, un métabolisme augmenté ou une prise irrégulière du médicament.
  • TSH basse, T4L et T3L élevées : tableau d'hyperthyroïdie, avec une TSH généralement inférieure à 0,03 mUI/L.
  • TSH normale ou élevée, T4L et T3L élevées : peut se rencontrer avec certains médicaments (amiodarone, héparine) ; peut aussi signer une prise irrégulière du médicament.

Le diagnostic par l'examen clinique

Le Dr Broda Otto Barnes (1906-1988), de l'Université du Colorado, a consacré sa carrière à l’étude de l’hypothyroïdie. Selon lui, 40% de la population américaine présente un dysfonctionnement de la thyroïde, et le seul dosage de la TSH est insuffisant pour les identifier. Barnes préconisait un examen clinique, un interrogatoire sur le passé médical du patient et la prise de la température 10 minutes sous l'aisselle au réveil. Il considérait qu'une température de 36,6° ou moins signait une hypothyroïdie. L'hypothyroïdie expose à un risque d'infections par déficit immunitaire, elle se traduit chez la femme par des irrégularités menstruelles, des fausses couches et une infertilité. Sur la base de rapports d'autopsie, Barnes avait établi un lien entre l'hypothyroïdie et les maladies cardiovasculaires, ainsi qu'avec les maladies vasculaires chez le diabétique.

Si vous présentez des signes d’hypothyroïdie ou d’hyperthyroïdie

Adressez-vous bien sûr à votre médecin. Il vous examinera, vous interrogera et procèdera à une prise de sang pour mesurer la TSH. Il pourra le cas échéant y adjoindre le dosage de la T4L et de la T3L pour affiner le diagnostic. En cas de prescription d'hormones thyroïdiennes, le médecin analysera l'évolution de vos résultats selon le niveau d'hormones prescrites. Si la valeur de la TSH est supérieure à 3, ou qu'elle est inférieure à 0,2, et que votre qualité de vie n'est pas améliorée, votre traitement pourra être adapté.

Certaines études montrent effectivement que les patients qui reçoivent du Lévothyrox voient leur qualité de vie s’améliorer en adaptant leurs doses pour amener la TSH en dessous de 2,5. D’autres études ont montré que les personnes qui ont une TSH entre 0,4 et 2 ont un métabolisme plus rapide que ceux dont la TSH est plus élevée, pouvant être une explication à des difficultés à perdre du poids. Une TSH légèrement trop élevée (entre 4 et 10 mUI/L) est liée à un risque accru de maladies cardiovasculaires, d’hypertension et de résistance à l’insuline. En revanche, une TSH trop basse augmente fortement le risque d’ostéoporose et de troubles du rythme cardiaque grave, en particulier en dessous de 0,1 mUI/L.

Quand la lévothyroxine (L-T4) ne suffit pas

Si vous recevez de la lévothyroxine (T4), que votre TSH est dans les valeurs normales (entre 0,2 et 3 mUI/L), et que vous souffriez malgré cela de symptômes persistants, il est possible que la lévothyroxine se convertisse mal dans votre organisme en T3, qui est l’hormone active finale. L'incapacité de la lévothyroxine à restaurer la physiologie des hormones thyroïdiennes est appelée "hypothèse de la T3 tissulaire basse". Expérimentalement, chez l'animal, la teneur en T3 des tissus n'a pu être normalisée que par l'administration combinée de T4 et de T3, la T4 seule en étant incapable. De fait, les données scientifiques montrent que 7,2 % des patients hypothyroïdiens sous LT4 ont des niveaux de FT4 supérieurs à la limite supérieure normale et 15,2 % des patients ont des niveaux de FT3 inférieurs à la limite inférieure normale. 

Dans ce cas ce trouble apparaît sur une prise de sang avec une TSH normale et une T4 et T3 légèrement abaissées (voir plus haut). Votre médecin peut alors vous prescrire un mélange de T4 et de T3 (comme Euthyral), qui devrait ramener votre taux de T3 dans la norme et faire partir vos symptômes résiduels (voir plus haut).

Dans une enquête, les symptômes dont se plaignaient les patients prenant de la lévothyroxine T4 (avant initiation d'un traitement associant T4 et T3) étaient surtout (par ordre de fréquence) : fatigue, manque d'énergie, troubles cognitifs, troubles musculo-squelettiques, problèmes de poids, douleurs, dépression, constipation, suées...

Pour l'instant les essais cliniques comparant les effets de la T4 seule à ceux de la combinaison T3-T4 ont donné des résultats mitigés ou difficiles à interpréter, en raison d'un nombre de patients trop faibles, de différences dans le profil des patients, les protocoles et les traitements. En partie aussi parce que la T3 augmente et diminue rapidement dans le sang, ce qui peut rendre difficile le maintien de taux thérapeutiques. "Ce n'est pas toujours le ticket gagnant", explique l'endocrinologue Elizabeth McAninch (Centre médical de l'université Rush). "J'ai certains patients qui se sentent mieux grâce à la combinaison T3/T4 et d'autres non". En attendant des essais cliniques de grande envergure comparant les effets de la T4 seule, ceux de la combinaison T3-T4 et ceux d'un extrait de thyroïde, les médecins sont de plus en plus ouverts à la prescription d'une petite dose de T3 chez les patients dont les symptômes ne s'améliorent pas sous T4 seule.

Lire aussi : Les aliments à éviter en cas d'hypothyroïdie

Il faut signaler que certaines variantes génétiques de certaines enzymes (les déiodinases) peuvent modifier le ressenti face au traitement. Il faut donc être à l’écoute de son corps plutôt qu’à l’écoute des chiffres de la prise de sang et adapter les doses en fonction.

Enfin, les sociétés savantes encouragent les médecins à rechercher si les symptômes persistants malgré le traitement n'ont pas de causes sans lien avec la thyroïde, comme la présence d'une auto-immunité. Plusieurs des plaintes des patients peuvent être prises en charge par des thérapies cognitives et comportementales (TCC), qui donnent de bons résultats sur la qualité de vie, l'énergie et la santé en général.  

Lire : Le grand livre des thérapies cognitives et comportementales 

Un cas particulier : l'hypothyroïdie fruste

Si vous êtes mal soigné, cela peut venir aussi d'une hypothyroïdie particulière, dite fruste. Selon la HAS, « l’hypothyroïdie fruste est définie par un taux de TSH supérieur à 4 mUI/l, confirmé par un deuxième dosage à 1 mois, sans anomalie de la concentration de la T4L (T4 libre) ». Elle concernerait en moyenne entre 3,4 et 10 % de la population. Les femmes et les personnes de plus 60 ans (notamment celles qui ont des antécédents thyroïdiens ou de traitements comme l’amiodarone, le lithium, l’interféron) sont plus à risque d’hypothyroïdie fruste.

Un tiers des cas d'hypothyroïdie fruste évoluent vers une vraie hypothyroïdie, ce qui explique qu'il est important de la diagnostiquer. Par ailleurs les personnes qui en souffrent semblent plus à risque d'être atteintes de diabète, de maladies cardiovasculaires, de troubles cognitifs et musculaires, de troubles de l'humeur et de fractures osseuses. Malheureusement, à ce jour, les indications officielles concernant le dépistage et la substitution hormonale restent controversées.

Recommandations

Il est important de communiquer avec votre médecin. Les chiffres sont une chose, vos symptômes en sont une autre, non moins importante. Dans le cas d’une suspicion de symptômes résiduels, une augmentation légère de la lévothyroxine sur quelques mois, sous réserve de l'accord de votre médecin, est généralement sans danger et peut vous permettre d'apprécier la différence. Il en va de même de l'essai par le médecin de la combinaison T4/T3.

Méfiez-vous cependant des symptômes trompeurs : beaucoup de symptômes de l’hyper ou de l’hypothyroïdie peuvent être aggravés par un déficit en vitamine D ou un autre problème hormonal, deux éventualités qu’une prise de sang pourra facilement écarter. Votre médecin peut aussi explorer d'autres causes de symptômes persistants comme la présence d'auto-immunité. Enfin, retenez que les TCC peuvent constituer une aide importante pour améliorer énergie et qualité de vie. 

Un livre à lire si votre thyroïde fonctionne au ralenti : En finir avec l'hypothyroïdie 

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