Insectes : une alternative durable et saine à la viande ?

Par Julien Hernandez - Journaliste scientifique Publié le 25/04/2019 Mis à jour le 25/04/2019
Actualité

Une récente étude montre que la consommation d’insectes pourrait avoir des effets intéressants sur la santé. Avec leur profil protéique, peuvent-ils prétendre à devenir des substituts acceptables des produits animaux traditionnels ?

Pourquoi c’est important 

La consommation d’animaux est responsable de 18 % des émissions de gaz à effet de serre. Il faut donc nécessairement en diminuer la consommation dès maintenant si on veut lutter contre le réchauffement climatique et les désordres écologiques et sociétaux qui lui sont associés. Selon une récente étude, les protéines contenues dans les insectes auraient certaines propriétés santé que ne possèderaient pas les protéines animales courantes,  en plus d'être plus écologiques à produire.

Mais les protéines qui se trouvent dans les insectes peuvent-elle réellement remplacer les protéines animales sur tous leurs aspects ? C'est l'interrogation que soulève un chercheur en réaction à cette étude.

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L’étude 

Cet éditorial fait suite à une expérience sur des rats qui a mis en évidence que la consommation de farine d'insectes aurait des effets hypolipémiants comparé à la consommation de caséine. Selon les scientifiques ce serait à cause de la faible teneur en méthionine (un acide aminé, constituant des protéines) des insectes, qui peut être métabolisée en homocystéine et causer des hyperlipidémies. D'autres nutriments ainsi que l'effet matrice des insectes pourrait également être à l'origine de cet effet. 

Le chercheur qui a rédigé cet éditorial soulève l'aspect peu écologique des sources de protéines animales (utilisation d'une surface très importante de terre agricole, consommation de végétaux, d'eau, émissions de gaz à effet de serre, etc.) à l'inverse des insectes qui s'en sortent beaucoup mieux sur ce plan. Idem concernant les impacts sur la santé avec une forte consommation de produits carnés (cancer colorectal, maladies cardiovasculaires, diabète de type 2, obésité, etc.). Cependant, au niveau protéique, les insectes sont moins riches en lysine et en méthionine que les mammifères terrestres ou les animaux marins. Nous possédons également peu de données et peu de recul sur l'effet de la grande consommation d'insectes par les humains, ce qui limite les extrapolations à ce sujet.

Selon le chercheur, le remplacement des animaux par les insectes suscite un intérêt croissant surtout pour les aspects écologiques mais des expériences doivent encore faire la lumière sur la qualité de leurs protéines ainsi que sur leur biodisponibilité. Ce n'est qu'à ce prix que l'on pourra (ou non) se diriger sereinement vers un remplacement partiel des viandes au profit des insectes en toute sécurité et pour tous types d'individus.

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En pratique 

La production d’insectes est encore un marché de niche et en consommer remet en question nos habitudes alimentaires ainsi que tout l’aspect culturel de notre alimentation. 

Dans nos contrées occidentales où la consommation de viande est abondante, il serait cependant bon, au niveau écologique, que les insectes viennent combler une partie de nos apports protéiques comme peuvent le faire les protéines végétales telles que les légumineuses

Dans les pays plus pauvres où des milliers d’êtres humains souffrent encore de malnutrition, l’objectif principal est l’accès à des protéines contenant tous les acides aminés essentiels avec une biodisponibilité maximale telles que les protéines animales (l'oeuf étant la référence).

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