La résistance à l’insuline, exprimée par l'indice HOMA, représente un risque de voir sa santé s’aggraver, même chez des personnes apparemment sans problème médical.
Prendre ses repas dans une fenêtre de 6 h par jour est bénéfique chez des personnes à risque élevé de diabète.
Pourquoi c’est important
Le jeûne intermittent consiste à s’alimenter durant une fenêtre de temps restreinte et à jeûner le reste de la journée. L'idée est de laisser le taux d'insuline (l'hormone chargée de réguler le taux de sucre sanguin) redescendre suffisamment et assez longtemps pour que les cellules de graisses libèrent leur sucre stocké afin de fournir de l'énergie à l'organisme. En déstockant les cellules graisseuses, on brûle les graisses et on perd du poids. Grâce à son action sur l'insuline, le jeûne intermittent aiderait aussi à rétablir certains paramètres métaboliques, notamment ceux impliqués dans le diabète et les maladies cardiovasculaires.
2 ouvrages de référence sur le jeûne : Le guide complet du jeûne et Le fasting
Néanmoins, des études sont arrivées à la conclusion que simplement moins manger tout au long de la journée était tout aussi efficace que le jeûne intermittent en termes de perte de poids. Par ailleurs, les chercheurs s'interrogent aussi sur le meilleur moment de la journée pour jeûner, lorsqu'on s'alimente sur une plage horaire de 6 h.
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L’étude
Une récente étude conduite par des scientifiques de l’université d’Alabama suggère qu’à calories égales, un jeûne intermittent 18/6 (qui consister à ne rien manger pendant 18h et à prendre ses repas sur une plage horaire de 6h), en s’alimentant uniquement le matin entre 8h et 14h, améliore grandement les fonctions métaboliques et cela même si le poids reste inchangé.
Les chercheurs ont comparé ce qu’ils appellent une alimentation standard (petit déjeuner à 7h, déjeuner à 13h et dîner à 19h) et une alimentation type jeûne intermittent 18/6 (petit déjeuner à 7h, déjeuner à 10h et dîner à 13h) chez des hommes obèses en état de pré-diabète. Les patients du groupe jeûne intermittent ont tous vu leurs constantes métaboliques s’améliorer de manière significative par rapport au groupe contrôle : meilleur sensibilité à l’insuline et taux plus bas d’insuline, baisse de la pression artérielle, du stress oxydant et de la sensation de faim le soir.
Il semble donc que la durée et le timing du jeûne intermittent soient cruciaux pour que ce dernier confère des améliorations notables sur la santé métabolique comparé à d'autres types de restriction alimentaire.
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En pratique
Si votre souhait est uniquement de perdre du poids, il n'est pas forcément utile de vous astreindre à un jeûne intermittent, surtout si l'idée de sauter un repas, ou de manquer un moment convivial, vous rebute. Améliorer la qualité de votre alimentation (éviter les aliments ultra transformé, adopter une alimentation basée sur les végétaux, comme le régime méditerranéen...), rester attentif aux quantités que vous consommez, éviter de grignoter entre les repas, et pratiquer une activité physique régulière sera amplement suffisant.
Cependant, si vous êtes désireux d’améliorer considérablement votre santé métabolique, pour éviter un diabète ou réduire votre risque cardiovasculaire, un jeûne intermittent pourra être une aide précieuse. L’idéal est de l’adapter et de le concevoir en fonction de vos contraintes personnelles, professionnelles et sociales. Mais il faudra peut-être tester différentes plages horaires pour trouver celle qui vous conviendra le mieux. Dans cette étude, manger le matin semblait efficace mais prendre ses repas entre 13h et 19h peut aussi s'avérer payant. Dans tous les cas, il vaut mieux éviter de manger trop tard le soir.
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