Manger plus sain augmente sensiblement l’espérance de vie

Par Elvire Nérin - Journaliste scientifique et auteure Publié le 12/01/2023 Mis à jour le 12/01/2023
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Les personnes qui mangent plus sainement ont un risque réduit de mortalité totale selon deux études prospectives qui ont duré 36 ans.

L’alimentation est un levier majeur de l’espérance de vie et de l’espérance de vie en bonne santé. C’est une nouvelle fois ce que suggère une grande étude conduite sur plusieurs décennies par Harvard auprès des 75 230 femmes de l'étude dite « des Infirmières » et des 44 085 hommes de l'étude de suivi des professionnels de santé.

Les participants qui adhéraient le plus à des habitudes alimentaires saines ont connu une baisse de 14 à 20 % du risque de mortalité totale par rapport à ceux qui s’en éloignaient le plus, rapportent le Dr Frank Hu et ses collègues de l’Ecole de santé publique de Harvard. Ce risque plus faible a été retrouvé dans tous les groupes ethniques.

Quatre modèles alimentaires ont été évalués :

"Il s'agit de l'une des études de cohorte les plus importantes et les plus longues à examiner les liens entre les scores portant sur quatre habitudes alimentaires saines et les risques de mortalité totale et spécifique", dit le Dr Hu.

Au total, 31 263 femmes et 22 900 hommes sont décédés au cours du suivi. La principale cause de décès était le cancer, suivi des maladies cardiovasculaires, des maladies cardiaques, des maladies neurodégénératives, des maladies respiratoires et des accidents vasculaires cérébraux.

Ce que les chercheurs ont trouvé

Dans le détail, la mortalité totale est abaissée de

  • 20% pour l’indice alternatif d’alimentation saine Harvard-LaNutrition
  • 19% pour l’indice d’alimentation saine 2015
  • 18% pour le régime méditerranéen adapté
  • 14% pour l’alimentation saine à base de plantes

Au-delà de la mortalité totale, des régimes alimentaires plus sains étaient également significativement liés à un risque plus faible de mortalité spécifique, par type de maladie.

Les personnes adhérant le plus aux quatre régimes alimentaires ont vu leur risque de décès par maladie cardiovasculaire inférieur de 6 à 13 % à celles qui s’en éloignaient le plus. Leur risque de décès par maladie cardiaque est inférieur de 6 à 15 %, celui de décès lié au cancer inférieur de 7 à 18 % inférieur et leur risque de décès par maladie respiratoire est plus bas de 35 à 46 %.

De plus, les participants ayant les scores les plus élevés au régime méditerranéen et au régime alternatif Harvard-LaNutrition ont connu un risque légèrement plus faible de décès dû à une maladie neurodégénérative : 6 et 7% respectivement.

Cependant, l’adhésion à une alimentation saine ne paraît pas protéger contre les décès liés aux AVC.

Quatre régimes protecteurs

Les quatre régimes alimentaires étudiés ont des caractéristiques communes : ils sont basés sur une consommation plutôt élevée de végétaux tels que fruits, légumes, noix et légumineuses, des quantités variables de produits céréaliers complets, de faibles quantités de céréales raffinées, de sucres ajoutés, de sodium et de viandes rouges et transformées.

Le régime Harvard-LaNutrition exclut ou limite les aliments ultra-transformés, les pommes de terre, les graisses trans, les jus de fruits, mais autorise une consommation quotidienne modérée d’alcool (0,5 à 1,5 verre pour les femmes, 0,5 à 2 verres pour les hommes).

Lire aussi : la pyramide alimentaire de LaNutrition.

Le régime méditerranéen alternatif met l’accent sur la consommation de poisson et d’huile d’olive, limite les pommes de terre, autorise un peu d’alcool (5 à 15 g pour les femmes, 10 à 25 g pour les hommes). On peut en retrouver les principes dans le guide Je mange méditerranéen au quotidien.

Le régime sain basé sur les plantes est d’inspiration végétarienne ; il exclut les pommes de terre, les jus de fruits, de nombreux aliments ultra-transformés. Il est proche des recommandations qui figurent dans le guide La Meilleure façon de manger végétal.

Cette étude est de nature observationnelle ; elle ne suffit généralement pas à elle seule à établir une relation de cause à effet, mais les auteurs soulignent qu'elle s'inscrit dans un faisceau convergent de preuves expérimentales et cliniques qui permettent raisonnablement de tirer une telle conclusion. "Notre étude fournit des preuves que des habitudes alimentaires saines réduisent le risque de mortalité spécifique, notamment par maladies cardiovasculaires, cancer, maladies respiratoire et neurodégénérative", indique le Dr Hu.

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