Comment se préparer à la troisième vague de Covid-19

Par Thierry Souccar - Journaliste et auteur scientifique, directeur de laNutrition.fr Publié le 10/12/2020 Mis à jour le 11/12/2020
Article

Il faut s’attendre à une troisième vague de Covid-19 au début de l’année 2021. Voici pourquoi, et comment s’y préparer.

Malheureusement, après les vagues de mars-avril et octobre-novembre 2020, et dans l’attente des campagnes de vaccination, nous devons nous préparer à affronter une nouvelle vague de contaminations au début de l’année 2021. Cette prévision repose sur plusieurs observations.

Les coronavirus sont saisonniers dans l’hémisphère Nord

Les coronavirus, comme les virus de la grippe, adorent l’hiver, les températures froides, le déficit en ultraviolets B, la faible humidité relative dans les habitations, la promiscuité et la faible aération. J’ai largement développé le rôle de chacun de ces facteurs dans mon nouveau livre. La période la plus favorable aux coronavirus communs, déjà responsables d’environ 1 rhume sur 3, va de décembre à mars-avril. Celle du nouveau coronavirus se calque sur ses cousins, comme on l’a déjà constaté à l’hiver 2020.

Les contaminations ne baissent plus, voire remontent

Alors qu’on espérait  voir moins de 5000 nouveaux cas le 15 décembre (objectif fixé par le gouvernement), les projections sont plutôt de 8000 à 9000 nouveaux cas, voire plus. Cet effet de plateau ou de reprise s’explique en partie par le retour dans les établissements scolaires le 2 novembre, la reprise des mobilités à la fin du mois de novembre, les températures froides.

Les rassemblements pendant les fêtes vont jouer un rôle d’accélérateur 

Nous allons donc aborder les fêtes de fin d’année avec un niveau soutenu de contaminations et un Rt en probable hausse. Or, si les vacances scolaires de Noël pourraient avoir un effet de frein sur les transmissions, il devrait être compensé, et au-delà, par les rassemblements familiaux et amicaux de fin d’année. 

L’exemple, le 26 novembre, de Thanksgiving, la plus grande fête américaine, mérite qu’on s’y attarde. Les appels à rester chez soi, lancés par les autorités de ce pays, ont été en partie entendus puisque les déplacements en avion à l’occasion de cette fête ont chuté de presque 60% par rapport à 2019. Mais au total, ce sont malgré tout près de 10 millions d’Américains qui ont voyagé par les airs, et plus encore par la route et le train. Or, au cours de la semaine du 1er au 7 décembre, la moyenne des nouveaux cas quotidiens s’établit à 201 756, soit une augmentation de 16% par rapport à la semaine du 17 au 23 novembre, avant Thanksgiving. Cette augmentation des cas se traduira mécaniquement par une élévation des nouvelles hospitalisations et des décès.

(crédit : New York Times)
 

La France devrait suivre le mouvement de brassage observé à Thanksgiving. Depuis l'allocution présidentielle du 24 novembre annonçant la levée des restrictions de déplacement à partir du 15 décembre, les recherches et réservations de billets d'avion ont fortement cru. Les mêmes effets produisant les mêmes conséquences, les contaminations devraient donc augmenter au début du mois de janvier.

Comment se préparer

Pour éviter les contaminations, diminuer le cas échéant les complications, et bien sûr soulager les soignants qui n’en peuvent plus, on doit d’ores et déjà se préparer à cette troisième vague comme un athlète se préparerait à une compétition. On pourra suivre les principes détaillés dans « Arrêtons de saboter notre immunité ». Le conseil d’un médecin peut être nécessaire.

Le matériel : capteur de CO2 pour savoir si la pièce est assez aérée, humidificateur d’air, oxymètre de pouls pour vérifier son coefficient de saturation en oxygène en cas d’infection Covid.

Les dispositions : éviter de prendre les repas en groupe au travail, éviter les rassemblements de fin d’année ou seulement en petit comité avec test PCR avant et après la réunion. Porter un masque et aérer lorsque le masque est enlevé. Humidifier l’air de la maison et du bureau. Voyager en avion, train, transports en commun avec un double masque : masque tissu sur masque chirurgical, ou masque ffp2 sur masque chirurgical.

La santé métabolique : elle passe par le suivi d’un régime crétois à charge glycémique basse riche en aromates (voir aussi les recommandations de « La meilleure façon de manger »). 
En cas de surpoids/obésité, prédiabète ou diabète on pourra suivre un régime de type low carb ou cétogène pour se rapprocher rapidement des paramètres normaux (il existe des contre-indications). Respecter au moins 12 h entre le dernier repas de la journée et le premier repas du lendemain.
On associe à cette pratique alimentaire une activité physique quotidienne pour atteindre 150 minutes d’exercice anaérobie par semaine, et si possible 2 à 3 séances de musculation par semaine.

Les compléments alimentaires : dans l’attente d’études bien conduites, il s’agit d’éviter les déficits. On peut prendre un complément multivitaminé bien équilibré chaque jour, plus un complément de vitamine D, en visant au moins un taux sérique de 30 ng/mL. Chez les femmes en âge d’avoir des enfants, surveiller le statut en fer. Chez les adolescents et les jeunes qui consomment beaucoup de glucides à index glycémique élevé, attention au statut en vitamine B1 (thiamine). Après 60-65 ans, veiller au statut en vitamines B12, zinc, vitamine E.

Les bonnes pratiques : au moins 6h30 de sommeil, méditation et cohérence cardiaque pour les effets antistress.

Lire aussi : Faut-il vraiment "booster" son immunité ?

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