Le Nutri-score va devenir obligatoire sur les publicités

Par Julien Hernandez - Journaliste scientifique Publié le 26/02/2019 Mis à jour le 26/02/2019
Actualité

L’Assemblée nationale vient d’adopter une loi visant à informer le consommateur du Nutri-score d’un produit alimentaire dont il est fait la publicité d'ici au 1er janvier 2021.

Les aliments ultra-transformés ont envahi les étals de nos supermarchés et les espaces publicitaires. Une nouvelle loi vient d’être adoptée pour contraindre les industriels à mentionner le Nutri-score de leurs produits lorsqu’ils en font la promotion à la télévision, à la radio ou "par voie d’imprimés et de publications périodiques édités par les producteurs ou distributeurs de ces produits". Son but est d'« améliorer la qualité nutritionnelle des aliments et à encourager les bonnes pratiques alimentaires ». Cette loi  oblige par ailleurs les industriels de l'agro-alimentaire à transmettre à l'observatoire de l'alimentation les données relatives à l'étiquetage nutritionnel de leurs produits.

En retour,  l'observatoire doit remettre chaque année au 1er janvier un rapport au Parlement sur l’évolution de la qualité nutritionnelle de l’offre alimentaire. Ce rapport devant alors servir de base à l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) pour fixer "des objectifs de réduction en sel, en sucre et en acides gras trans pour les catégories de produits alimentaires identifiés comme contribuant significativement à l’apport de ces nutriments dans l’alimentation."

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On pourrait se dire que c’est une bonne chose, une petite avancée dans le combat contre la malbouffe. Cependant, les industriels pourront se soustraire à cette obligation, moyennant finances. Et "l'obligation ne s'appliquera qu'aux messages émis et diffusés à partir du territoire français et reçus sur ce territoire". 

Un amendement précise que l'enseignement sur l'alimentation doit être nécessairement intégré à l'enseignement scolaire et reste optionnel pour les activités périscolaires.

Si on peut se réjouir de voir les parlementaires s'emparer de cette question de santé publique, on peut aussi se poser la question des effets réels qu'elle pourra avoir sur le surpoids et l'obésité, à cause de ses limites en termes d'obligation et aussi parce qu'elle est basée sur le Nutri-Score, un indice extrêmement réducteur.

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