Un médicament contre Alzheimer doublerait le risque d'hospitalisation

Par Julien Hernandez - Journaliste scientifique Publié le 17/09/2019 Mis à jour le 18/09/2019
Actualité

Certains médicaments censés lutter contre la maladie d'Alzheimer et les autres démences pourraient entraîner des effets secondaires doublant les taux d'hospitalisation selon une nouvelle étude canadienne.

Pourquoi c'est important

Les maladies neurodégénératives sont un problème de santé croissant. Actuellement, on dénombre pas moins de 10 millions de nouvelles personnes diagnostiquées chaque année. Ces maladies sont multifactorielles : vieilissement, mode de vie délétère (sédentarité, excès d'alcoolalimentation malsaine), infections (virusbactéries et champignons), altération du microbiote, métaux lourds, etc. 

Des médicaments sont disponibles contre ces maladies et tentent de retarder l'inévitable. Malheureusement, aujourd'hui, il n'existe toujours pas de traitement médicamenteux pour les endiguer ou les inverser. Tous ont échoué aux tests cliniques. Des recherches prometteuses agissant sur le mode de vie apportent néanmoins un peu d'espoir. Cependant, les médicaments inhibteurs de la cholinestérase (une enzyme clé dans les maladies neurologiques) souvent prescrits dans le cadre des démences et pathologies associées pourraient entraîner des effets secondaires nécessitant une hospitalisation.

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L'étude 

C'est une étude canadienne conduite entre 2002 et 2017 qui met en évidence les faits suivants : chez plus de 200 000 patients âgés de 66 ans et plus sous donépézil (un inhibiteur de la cholinestérase) les taux d'hospitalisation pour cause de rhabdomyolyse (une dégradation des cellules musculaires) étaient deux fois plus fréquents que chez la population standard de même âge. La rhabdomyolyse est dangereuse dans la mesure où elle peut rapidement dégénérer en maladie rénale sérieuse. 

Les agences de contrôle sanitaire suspectaient déjà ces médicaments d'induire, chez certains patients, ce type de problème. Cette étude vient confirmer un petit peu plus leurs spouçons. Les auteurs de l'étude se veulent néanmoins rassurants concernant le long terme : " l'incidence d'hospitalisation pour rhabdomyolyse 30 jours après le début du donépézil reste faible" témoigne ainsi le Dr Jamie Fleet. De plus, aucun cas de rhabdomyolyse dans l'étude n'a dégénéré en complications rénales sérieuses.

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En pratique

En France, ces médicaments ne sont plus remboursés par la sécurité sociale depuis août 2018, après une évalutation de la Haute Autorité de Santé qui a conclu à des bénéfices thérapeutiques inexistants. Cependant il existe quelques pistes de traitement prometteuses comme le protocole détaillé dans le livre du Dr Dale Bredesen. L'alimentation, l'activité physique et cognitive, les carences en micro-nutriments, la gestion du stress et du sommeil, la sociabilisation sont autant de paramètres pris en compte dans ce protocole qui obtient, pour les stades précoces de la maladie, un succès proche de 100 % et légèrement supérieur à 50 % sur les cas plus anciens.

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