Une étude française évalue l’impact de l’alimentation sur les cas de cancer

Par Juliette Pouyat - Journaliste scientifique Publié le 12/11/2018 Mis à jour le 13/11/2018
Actualité

En France, le non-respect de certaines recommandations alimentaires – comme des apports en fruits et légumes élevés, plus de fibres, moins de viande rouge et de charcuteries – serait à l’origine de nombreux cas de cancers.

Pourquoi c’est important

L'alimentation est l'un des piliers d'une bonne santé (avec la gestion du stress, l'activité physique et le sommeil). On sait notamment qu’une alimentation riche en antioxydants, en fibres et en crucifères a un effet bénéfique sur le risque de cancer alors que le sucre, les aliments à index glycémique élevé ou encore certains modes de cuisson comme les fritures ou les grillades sont associés à un risque plus élevé de développer un cancer.

Les habitudes alimentaires différentes d’une population à l’autre pourraient expliquer que les chiffres du cancer ne sont pas les mêmes dans toutes les régions du monde. Pour mettre en place des programmes de santé publique efficaces, il est nécessaire de connaître les chiffres imputables aux (mauvaises) habitudes alimentaires sur le nombre de nouveaux cas de cancers. Des études de population récentes avec des périodes de suivi longues permettent d’avoir une idée plus précise de l’impact de l’alimentation sur le risque de cancer même si le lien de cause à effet entre alimentation et cancer est impossible à établir.

L’étude

Dans un nouvel article paru dans la revue British Journal of Nutrition, des chercheurs français ont tenté d'estimer le nombre de nouveaux cas de cancers imputables à l’alimentation. Ils ont pour cela évalué le nombre de cancers qui n’auraient pas été diagnostiqués en France au cours de l’année 2015 si les recommandations alimentaires (apports élevés en fruits, légumes, fibres et apports limités en viandes rouges ou transformées) avaient été respectées. Ils ont commencé leur analyse par les types de cancers pour lesquels il existe des preuves probables d’un lien de causalité entre alimentation et incidence de la maladie, puis ils se sont intéressés aux cancers pour lesquels les preuves sont moins probantes.

Selon les conclusions, en 2015, sur les 310 687 nouveaux cancers diagnostiqués parmi les adultes âgés de 30 à 84 ans, 16 930 seraient imputables à l’alimentation, soit environ 5,4%. C’est essentiellement la faible consommation de fruits et de fibres alimentaires qui contribuerait à ce résultat. Il semblerait par ailleurs que les cancers colorectal, du poumon et du sein pour les femmes soient les plus liés à l’alimentation.

En ajoutant les preuves les moins probantes, les chercheurs sont arrivés à un résultat de 11,6% des nouveaux cas de cancer imputables aux habitudes alimentaires.

En pratique

Cette étude donne une idée de l’impact de l’alimentation sur l’incidence de la maladie, même si ces estimations restent sujettes à caution du fait du niveau de preuves des études utilisées.

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