Pourquoi manger des champignons pourrait réduire le risque de diabète

Par Juliette Pouyat - Journaliste scientifique Publié le 10/09/2018 Mis à jour le 10/09/2018
Actualité

Les fibres présentes dans les champignons modifient le microbiote intestinal ce qui favorise la production d’acides gras à chaîne courte et diminue le risque de diabète de type 2.

Pourquoi c’est important

On le sait : une alimentation riche en fibres diminue le risque de diabète de type 2 en agissant sur le microbiote intestinal. En effet, les fibres, lorsqu’elles sont fermentées par les bactéries intestinales conduisent à la production d’acides gras à chaîne courte (propionate, butyrate…) qui sont capables de modifier l’expression des gènes responsables de la production de glucose. Ces propriétés ont un impact sur le risque de développement d’un diabète de type 2.

Les champignons de Paris grâce à leur composition riche en fibres et la présence d’autres composés bioactifs (bêta-glucanes, ergothionéine, vitamine D2, sélénium…) ont des effets bénéfiques sur la santé. Par exemple, une alimentation riche en champignons diminue le risque de surpoids/obésité et le risque de syndrome métabolique.

L’étude

Dans cette nouvelle étude parue dans le Journal of Functional Foods, c'est sur les souris que les effets des champignons ont été étudiés. Mais pas n'importe quelles souris : un groupe de souris avec un microbiote intestinal classique, et un autre groupe sans microbiote. Les souris ont reçu chaque jour une portion de champignons crus (Agaricus bisporus ou champignons de Paris).

Les résultats montrent que la consommation de champignons permet de modifier la population bactérienne présente dans l'intestin des souris du groupe ayant un microbiote intestinal et donc, que les effets bénéfiques des champignons nécessitent la présence de bactéries dans l'intestin. En effet, les chercheurs ont observé une augmentation de la bactérie Prevotella qui représente une source importante de succinate et propionate produits par fermentation microbienne du mannitol (un sucre) présent dans les champignons.

Or, le propionate et le succinate d’origine microbienne sont associés à une augmentation de la néoglucogenèse intestinale et à une augmentation de l’expression de gènes liés à la satiété et à la production hépatique de glucose. La néoglucogenèse intestinale correspond à la production de glucose à partir de métabolites présents dans l'intestin, et à sa libération dans le sang entre les repas. Le glucose transporté dans le sang est détecté par les cellules nerveuses des parois des vaisseaux qui en retour envoient un signal nerveux au cerveau. En réponse, la sensation de faim s’atténue, la dépense énergétique au repos est stimulée et le foie produit moins de glucose, ce qui explique les effets protecteurs contre le diabète.

Selon les chercheurs, une portion quotidienne de 85 g de champignons blancs suffirait à déclencher une action prébiotique et stimulante pour la santé intestinale et ainsi aider à prevenir le diabète.

En pratique

Pour prévenir le diabète, il faut prendre soin de son microbiote en adoptant une alimentation riche en fibres. Les céréales complètes, les légumineuses, les fruits et les légumes sont les principales sources en fibres.

D’autres modifications alimentaires peuvent également être adoptées : diminuer la consommation de viande rouge, éviter les boissons sucrées et adopter une alimentation à index glycémique bas.

Si vous n'aimez pas les champignons ce n'est pas grave, mais si vous les appréciez, n'oubliez pas qu'ils ont de nombreuses vertus en plus d'aider à vous préserver du diabète.

Pour découvrir l'alimentation riche en prébiotique idéale pour le microbiote, lire : Le nouveau guide des probiotiques

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