Quand et comment la chataîgne est-elle arrivée dans nos assiettes ?

Comment choisir, conserver et accommoder la châtaigne ? Tous nos conseils.
Quand et comment la chataîgne est-elle arrivée dans nos assiettes ?
Le châtaignier est probablement originaire des zones tempérées d'Asie Mineure et d'Europe. On en a d'ailleurs retrouvé des traces fort anciennes chez nous, en Dordogne et en Ardèche, dans des sites archéologiques de l'époque glaciaire.
La châtaigne a longtemps représenté une ressource alimentaire importante pour les populations de régions aussi diverses que le Massif Armoricain, le Massif Central,
Dans les campagnes, la châtaigne remplaçait souvent les céréales : on appelait d'ailleurs le châtaignier "l'arbre à pain". A la fin du XIXème siècle, avec l'exode rural et l'apparition de graves maladies dans les exploitations, commence le lent déclin des châtaigneraies. Aujourd'hui, la consommation de châtaignes fraîches est surtout ponctuelle et saisonnière : elle est passée du statut d'aliment "basique" à celui d'aliment "coup de cœur".
Quelles sont les différentes variétés de châtaignes ?
La production française est de l'ordre de 13 000 à 15 000 tonnes par an. L'Ardèche, premier département producteur, en fournit à elle seule plus du quart. Viennent ensuite le Sud-Est (Var, Alpes de Haute-Provence),
Parmi les espèces les plus appréciées pour la consommation en frais, on peut citer :
- des variétés traditionnelles savoureuses et réputées : Précoce des Vans (Ardèche), Marron d'Olargues (ou de Saint Vincent), et en variétés tardives, Bouche Rouge et Comballe (qui peuvent porter l'appellation "marrons de l'Ardèche").
- de nouvelles variétés, à gros fruits très sains : Marigoule, Bouche de Bétizac, Maridonne, Bournette...
La période de production est concentrée en octobre et novembre, et la quasi-totalité des ventes s'effectue entre octobre et début janvier. Outre la vente en frais - qui représente la plus grosse part des débouchés commerciaux -, trois autres secteurs se partagent la récolte : la conserverie (marrons entiers au naturel), la confiturerie (crèmes et purée de marrons), la confiserie (marrons glacés, marrons confits). La cinquième gamme (marrons frais sous vide) commence à se développer.
Quelles sont les principales caractéristiques de la châtaigne ?
La châtaigne apparaît comme un aliment à dominante manifestement glucidique : au moment de la récolte, elle contient certes environ 50 % d'eau, mais plus de 38 % de glucides. Ces derniers représentent l'essentiel des constituants énergétiques (les protides et les lipides ne dépassent pas respectivement 2,6 et 1,8 %).
La composition glucidique de la châtaigne est originale : schématiquement, ses glucides se répartissent en 2/3 d'amidon et 1/3 de saccharose. On trouve aussi de petites quantités de dextrines (des glucides complexes), et des traces de fructose, de glucose et de raffinose (un sucre habituellement présent dans les graines). Selon la zone de culture, et surtout la durée de conservation de la châtaigne, on peut observer des variations dans la composition glucidique : les taux d'amidon et surtout de saccharose ont tendance à diminuer dans le temps, tandis que l'on observe une augmentation des sucres simples.Les fibres atteignent
Les protéines ou composés azotés se caractérisent par une importante proportion d'acides aminés libres (plus de 25 % du total protéique). Les protéines proprement dites sont déficitaires en acides aminés soufrés, mais riches en lysine (l'acide aminé qui est le facteur limitant des céréales). La châtaigne peut donc contribuer efficacement à compléter l'apport protéique de la ration alimentaire : il suffit pour cela de l'associer à des aliments comme les produits laitiers ou les céréales, dont le profil protéique est complémentaire au sien.
Les lipides (ou substances grasses) de la châtaigne ont été bien étudiés. Ils sont présents à un taux relativement élevé pour un produit végétal :
L'apport global en minéraux est important, puisqu'il dépasse
On note enfin la présence de nombreux oligo-éléments, comme le manganèse, le cuivre, le zinc, le sélénium, l'iode.
La composition vitaminique de la châtaigne rappelle celle d'autres végétaux tels les tubercules, qui sont également des organes de réserve. On relève ainsi une forte teneur en tocophérols, qui ont une excellente activité vitaminique E (1,2 mg aux
Selon le mode de cuisson, on observe différents changements dans la composition de la châtaigne : lors d'une cuisson à l'eau ou à la vapeur, la teneur en eau de la châtaigne augmente légèrement, alors qu'elle diminue en cas de grillage. Les glucides sont également modifiés : le taux de sucres simples augmente, tandis que l'amidon se transforme partiellement en dextrines. Enfin, la vitamine C subit une perte assez marquée, de l'ordre de 40 à 50 %.
Quelles sont les vertus santé de la châtaigne ?
Riche en amidon, la châtaigne se présente comme un aliment bon fournis¬seur d'énergie. Ses glucides ont une excellente digestibilité après cuisson, et ils présentent l'intérêt d’avoir un index glycémique (IG) bas. De ce fait, on évite une élévation rapide de la glycémie (le taux de sucre dans le sang). La présence de vitamines du groupe B (et en particulier de vitamine B1) dans la châtaigne permet une excellente assimilation de ses glucides par l'organisme.
Grâce à sa consistance amylacée, et à l'abondance de ses fibres, la châtaigne satisfait efficacement l'appétit. Autrement dit, il n'est pas nécessaire d'en manger de grandes portions pour être rassasié ! Autre qualité : ses modes habituels de préparation (châtaigne grillée, ou cuite à la vapeur ou à l'eau) ne nécessitent pas l'adjonction de matières grasses.
Les glucides présents dans la châtaigne, notamment l’amylose et l’amylopectine, s’avèrent bénéfiques pour la flore intestinale. Les fibres alimentaires sont associées à la stimulation des bifidobactéries et des lactobacilles dans l'intestin, à la diminution du taux de cholestérol et à la réduction du risque de maladies cardiovasculaires, et des effets positifs sur le métabolisme des lipides sanguins. Lorsque les fibres alimentaires sont fermentées par des bactéries du côlon, des acides gras à chaîne courte (AGCC) sont produits : ils contribuent au maintien de l'intégrité de la paroi intestinale et au métabolisme du côlon. Ils sont également bénéfiques en cas de maladies digestives telles que la colite (sous diverses formes), la diarrhée due aux antibiotiques et le cancer du côlon.
La châtaigne est une source intéressante de vitamines C et E, qui ont toutes deux des propriétés antioxydantes. Elle contient aussi des caroténoïdes et de la vitamine A dans des quantités appréciables.
Enfin, plusieurs des caractéristiques nutritionnelles de la châtaigne s'avèrent bénéfiques dans l'optique d'une prévention alimentaire des maladies cardio-vasculaires, et de certains cancers. C'est le cas notamment de :
Source :
Maria CBM De Vasconcelos, Richard N Bennett, Eduardo AS Rosa and Jorge V Ferreira-Cardoso. Composition of European chestnut (Castanea sativa Mill.) and association with health effects: fresh and processed products. J Sci Food Agric 2010; 90: 1578–1589
Comment choisir, conserver et accommoder la châtaigne ? Tous nos conseils.
Lorsque vous prenez la châtaigne entre vos doigts elle doit être pleine, il doit y avoir aucun espace entre le fruit et l’écorce.
Vous devez vérifier qu’il n’y ait aucun trou dans la coque, sinon vous risquez d’avoir une mauvaise surprise, ou de la compagnie (des vers ou insectes par exemple).
Pour vérifier qu’il n’y ait pas de vers ou autres parasites vous pouvez la mettre dans de l’eau.
Si la châtaigne flotte c’est qu’elle est vide donc il est préférable de la jeter. Si elle coule c’est qu’elle est pleine et bonne à cuire.
La châtaigne doit être bien brillante pour garantir sa fraîcheur.
Laisser tremper les châtaignes quelques heures dans de l’eau froide, puis les laisser s’égoutter à l’air libre pendant 12 heures environ. Une fois sèches utilisez un bocal où on alterne châtaignes et couches de sable, puis mettre le bocal dans un endroit bien aéré.
Epluchées, elles se gardent 4 à 5 jours dans le bac à légumes du réfrigérateur.
Vous pouvez également les conserver au congélateur, épluchées ou non. Pour ça vous avez deux méthodes :
- Inciser les coques sur la partie bombée, les mettre dans un sac de congélation puis au congélateur.
- Inciser les coques sur la partie bombée, les plonger dans de l’eau bouillante ou les faire griller au four puis vous avez le choix de les éplucher ou non avant de les congeler dans un sac.
Cuisiner la châtaigne nécessite un peu de préparation mais c’est plus long que compliqué.
Dans un premier temps, laver et trier la châtaigne. Puis inciser l’écorce du côté bombé.
Puis la griller à la poêle ou au four, lorsqu’elle est cuite, elle s’ouvrira toute seule et ce sera très facile de l’éplucher.
Mais vous pouvez également les faire cuire à l’eau bouillante pour les éplucher. Mettre les châtaignes dans une casserole d’eau froide faire chauffer, puis les retirer après 3 minutes d’ébullition.
Pour la cuisson :
Au micro-ondes : après l’incision de l’écorce, les mettre pendant 10 minutes
A l’eau : les laisser dans l’eau frémissante pendant 15 à 20 minutes
A la poêle ou au four : pour dorer le fruit il faut environ 20 minutes.
La châtaigne s’associe bien aux plats salés mais aussi aux recettes sucrées.
Les châtaignes s’accommodent bien avec du foie gras, des viandes séchées, du porc ou encore de la volaille. Mais également avec des légumes tels que la mâche, la courge.
Vous pouvez aussi les associer aux fromages, mais aussi à tout type de dessert comme les crèmes, les compotes ou encore les gâteaux.
Attention, les personnes qui sont allergiques aux arachides peuvent également réagir aux châtaignes. C’est pour cela qu’il est préférable de faire rentrer ce fruit qu’à partir de 3 ans dans l’alimentation des enfants.
Par ailleurs la châtaigne contient des oxalates, il est donc préférable d’éviter d’en consommer lors d’un régime pauvre en oxalates recommandé notamment lorsqu’on est sujet aux calculs rénaux.