Comment renforcer et soutenir son immunité sans risque, en ciblant plus particulièrement les manipulations nutritionnelles ? Nous vous donnons 6 pistes ou « piliers » importants, qui devraient faire l’objet de votre attention quotidienne.

La candidose chronique est une infection qui commence dans les intestins et qui peut se propager dans tout le système digestif et passer dans les autres organes. Comment prévenir et guérir de cette infection le plus naturellement possible ?
Maladie peu connue, rarement diagnostiquée, mais très répandue, la candidose est une infection due à la levure Candida albicans. Elle ne doit pas être prise à la légère. Des traitements naturels existent.
Dans la flore intestinale résident de nombreux micro-organismes et lorsque ce microbiote intestinal est équilibré, ces micro-organismes vivent en harmonie. Parmi eux se trouve une levure nommée Candida albicans. Sa présence n'est pas pathologique, mais lorsque Candida Albicans prolifère de façon anarchique, elle le devient. En effet, la candidose chronique est due à une prolifération de Candida albicans : c'est une infection fongique qui commence dans les intestins et qui peut se propager dans tout le système digestif et passer dans les autres organes.
Lorsque le système immunitaire est affaibli, du fait d’une maladie, d'une antibiothérapie récente ou d'un déséquilibre du microbiote intestinal, le Candida albicans peut en profiter pour se développer. Cette levure, normalement inoffensive lorsqu’elle est contenue par les bactéries intestinales bénéfiques, profite d'un terrain favorable pour se multiplier et se balader dans le système digestif et parfois même au-delà. La candidose intestinale apparaît donc lorsqu’il y a un déséquilibre du microbiote intestinal. Dans ce cas, Candida albicans change d’état en devenant un champignon, ce qui lui permet de se propager, de passer outre le système immunitaire.
Lorsque le taux de Candida dépasse le taux normal, il peut vite se répandre dans tout le système gastro-intestinal et même rejoindre la circulation sanguine pour se propager dans tout l’organisme.
On retrouve diverses formes de candidoses digestives :
L'infection passe souvent inaperçue au début. Malheureusement, il n’existe aucun test de diagnostic de la candidose chronique. Certains médecins prescrivent la recherche de champignon dans les selles, mais ce test est peu fiable à cause de nombreux faux négatifs.
Il est possible de réaliser des recherches d’anticorps dans le sang contre le Candida ou dans les sécrétions vaginales, mais ces résultats sont souvent inconstants. Le diagnostic va essentiellement être fondé sur le tableau clinique du patient.
Lorsque le Candida albicans se développe de manière excessive, il produit des agents chimiques toxiques (toxines) qui peuvent engendrer des symptômes très variables en fonction de l’endroit colonisé, et le type de colonisation :
La candidose est une maladie opportuniste qui profite de la fragilité du microbiote intestinal pour s’installer et se propager. Certaines personnes sont plus susceptibles d’être affectées par cette infection :
À côté d'une alimentation riche en sucres, ou de la prise d'antibiotiques, on trouve un autre facteur de risque de la candidose : le stress !
Le stress affecte notre corps de deux manières, qui peuvent toutes deux conduire à un excès de Candida. En premier lieu, le stress provoque la libération du cortisol, une hormone qui déprime le système immunitaire et augmente le taux de sucre dans le sang, facilitant la prolifération de Candida. De plus, le stress agit sur le microbiote intestinal, il entraine notamment une réduction de la diversité de la flore intestinale et permet à certaines souches - dont Candida albicans - de coloniser l'intestin plus efficacement et plus agressivement que d'autres.
La prise en compte du stress peut donc s'avérer indispensable pour soigner la candidose : cohérence cardiaque, yoga, méditation ou encore méthode T.R.E (trauma releasing exercises) peuvent aider à réduire naturellement le stress.
Le traitement naturel premier d'une candidose chronique est alimentaire. Mais pour profiter au maximum des bienfaits de ce traitement nutritionnel, certaines substances naturelles (épices, huiles, huiles essentielles) aident bien.
Dans votre régime alimentaire, il faudrait limiter et, mieux, éliminer les sucres qui favorisent la croissance des champignons. Donc éviter le saccharose, les sodas, les gâteaux, les aliments ultra-transformés (ou les sélectionner en faisant attention à la liste d’ingrédients, celle-ci ne doit pas contenir de sucre ajouté sous toutes ces formes : sirop de glucose, maltodextrine, sucre inverti…).
Il s'agit du pain, des fromages fermentés (roquefort en particulier), des pâtes à pizzas, des boissons alcoolisées (un verre de vin rouge de temps en temps est autorisé), notamment la bière, les laits fermentés, les légumes lactofermentés…
Sources de lactose, un sucre simple qui nourrit les champignons, le lait, les yaourts et autres crèmes fraîches sont à éviter. Manger du fromage de chèvre ou brebis à pâte dure reste possible, mais à raison de 2-3 portions par semaine.
Pour que le corps puisse se défendre au mieux, il est préférable de limiter voire arrêter les excitants comme le café, le thé, l’alcool et la cigarette.
Côté glucides, privilégier les légumes et les céréales sans gluten : riz, sarrasin, quinoa, millet, sorgho… Et carrément éviter le gluten si le champignon est passé dans la circulation sanguine, car un régime sans gluten aide à rétablir l'imperméabilité de la paroi intestinale.
D'une manière générale, veiller à ne pas consommer de trop grandes quantités de glucides.
Côté viandes, il vaut mieux privilégier les viandes blanches et limiter la consommation de viande rouge à 1 à 2 fois par semaine.
Les premiers résultats de cette alimentation se font sentir dans les deux premiers mois mais elle doit être poursuivie 6 à 12 mois en général. Ensuite, il faudra surtout continuer à limiter les produits sucrés. Par ailleurs, les mycoses, dont fait partie la candidose, se développent plus facilement sur un terrain acide. Pour limiter leur développement, il faut veiller à alcaliniser l’alimentation (moins d’aliments d’origine animale et plus d’aliments d’origine végétale).
Pour renforcer le programme alimentaire anti-candidose, vous pouvez utiliser des aliments spécifiques (ail), des complémentaires alimentaires, des probiotiques ou encore de la propolis.
L’ail est un légume/condiment avec de nombreuses propriétés santé, il possède notamment des vertus antibactériennes et antifongiques. Il est très efficace contre les levures mais aussi pour la neutralisation et l’élimination des toxines. Si vous aimez l'ail, il est conseillé d’en mettre dans le plus de préparations possible, cru ou cuit, et si vous n’en appréciez pas le goût vous pouvez le trouver en compléments en pharmacie.
La propolis est un produit de la ruche aux nombreuses vertus santé qui pourrait être une alliée contre la candidose. Cette résine est une véritable barrière contre les agents microbiens pathogènes, mais elle a aussi des vertus contre les parasites et les champignons !
Des études ont montré des effets bénéfiques de la propolis sous forme d’extrait contre la candidose chronique. Veillez à suivre les indications du flacon et/ou de votre thérapeute.
De plus la propolis permet également de stimuler le système immunitaire.
L’acide caprylique est un acide gras qu’on retrouve essentiellement dans le lait maternel, l’huile de palme et l’huile de coco, qui a en plus des propriétés antimicrobiennes et une action antifongique contre le Candida. Cet acide gras peut être pris en complément alimentaire, cependant il faut bien vérifier que la capsule est gastro-résistante pour qu’elle puisse être absorbée au niveau des intestins afin d’être le plus efficace possible.
Plusieurs études ont montré l’efficacité de l’acide caprylique contre la candidose chronique; en plus il ne modifie pas et n’abîme pas le microbiote intestinal. Il peut être utilisé sous forme de capsules, en suivant les indications sur la boîte ou celles de votre thérapeute. L’acide caprylique se trouve naturellement dans l’huile de coco, vous pouvez utiliser cette huile plus souvent en cuisine pour un apport supplémentaire.
Les huiles essentielles sont des bonnes aides pour combattre le Candida albicans. Certaines ont démontré leurs propriétés antifongiques et antibactériennes, sans les effets secondaires des antibiotiques à large spectre, qui sont parfois la cause de cette infection.
Les études ont montré l’efficacité contre le candida des huiles essentielles :
Mais attention, les huiles essentielles ne sont pas des produits anodins. Mal utilisées, elles peuvent être dangereuses, comme c'est le cas de l’huile essentielle d’origan qui peut brûler la peau en cas de contact direct.
Il faut veiller à les diluer avec de l’huile végétale et surtout respecter le dosage et l’utilisation que le pharmacien vous conseille.
Les probiotiques pourraient aider à lutter contre le champignon Candida albicans. Dans un article scientifique paru en décembre 2020, des chercheurs proposent de développer des traitements naturels à base de levures probiotiques.
Des données précliniques ont indiqué que des levures probiotiques réduisent la virulence d’espèces de Candida dont Candida albicans, Candida tropicalis, Candida glabrata, Candida parapsilosis, Candida krusei et Candida auris. Dans le commerce, on trouve la souche probiotique Saccharomyces cerevisiae var.boulardii (ou ultra-levure).
Des études cliniques ont confirmé les effets des souches probiotiques contre le Candida. Par exemple, en 2013, une étude turque s’est intéressée à des bébés prématurés, nés avec un poids inférieur à 1,5 kg. Ces nouveau-nés ont plus de risques d'infections graves que ceux nés à terme. 181 bébés ont été séparés en deux groupes : 90 d’entre eux ont eu de la nystatine, un antimycosique, et les 91 autres de la Saccharomyces boulardii.
Les auteurs n’ont pas trouvé de différence entre les deux groupes en termes d’infection par le Candida, sur la peau ou dans les selles : une complémentation avec Saccharomyces boulardii semble donc aussi efficace que le médicament nystatine pour réduire la colonisation par le Candida. De plus, chez les enfants qui ont eu le probiotique, il y avait moins de problèmes d’intolérance alimentaire et de sepsis, une réponse inflammatoire généralisée suite à une infection grave.
Les probiotiques agissent de différentes façons pour lutter contre les candidoses. Ils forment une barrière naturelle contre le champignon, ils s’agrègent sur le pathogène et le rendent inoffensif. Les probiotiques sécrètent aussi des molécules, comme les acides gras à chaîne courte, qui inhibent l’adhésion des Candida.
En conclusion, les levures probiotiques pourraient représenter une thérapie intéressante contre les candidoses, en combinaison avec les médicaments existant déjà.
La berbérine que l'on trouve dans des plantes comme l'épine-vinette (Berberis vulgaris) ou l'hydraste du Canada a des vertus antimicrobiennes et peut agir contre la candidose. Attention toutefois, la berbérine n'est pas un produit anodin et au-delà de certaines doses, elle agit comme un médicament. Selon l'ANSES, les compléments alimentaires à base de plantes ou préparations de plantes contenant de la berbérine ne sont pas sans risque. Chez l'adulte, au-delà de 400 mg/jour, les effets pharmacologiques de la berbérine sont avérés. Il est préférable de demander l'avis de votre médecin avant d'en prendre.
Otašević, S., Momčilović, S., Petrović, M., Radulović, O., Stojanović, N. M., & Arsić-Arsenijević, V. (2018). The dietary modification and treatment of intestinal Candida overgrowth – a pilot study. Journal de Mycologie Médicale.
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