Dans la salive, un antidote contre les toxines du thé et du café

Par Collectif LaNutrition.fr - Journalistes scientifiques et diététiciennes Publié le 05/06/2014 Mis à jour le 10/03/2017
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Une enzyme de la salive et des protéines du sang et du muscle protégeraient  les cellules des toxines présentes dans le thé et le café.

Boire du thé ou du café n’est pas mauvais pour la santé, pourtant cela pourrait l'être ! La faute à certains composés toxiques que ces boissons contiennent : les PLPs ou "pyrogallol-like polyphenols". D’après une étude du Johns Hopkins Cancer Center de Baltimore parue dans Food and Chemical Toxicology, l’organisme possède cependant des défenses naturelles qui le protège des effets toxiques des PLPs.  

Les polyphénols PLPs comme l’épigallocatéchine-3-gallate (EGCG), le pyrogallol ou l’acide gallique ont des activités métaboliques qui pourraient endommager l’ADN. Pourtant leur consommation ne conduit pas à des toxicités cellulaires ou à des maladies, comme on pourrait l’attendre d’une exposition à des molécules génotoxiques. L’EGCG du thé vert est même souvent considéré comme bénéfique pour la santé.

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Dans cet article, les auteurs se sont intéressés au rôle protecteur que pourraient jouer des protéines naturellement présentes dans l’organisme : l’alpha-amylase de la salive, la sérum albumine du sang et la myoglobine des muscles. L’apha-amylase est une enzyme servant à la digestion.

Consulter notre dossier sur la digestion

Les chercheurs ont réalisé des expériences in vitro sur des cellules humaines pour savoir si ces 3 protéines pouvaient protéger les cellules des activités génotoxiques du thé, du café et des PLPs. Résultats : l’alpha-amylase, la sérum albumine et la myoglobine protègeraient les cellules des effets génotoxiques du thé, le café et les PLPs. La sérum albumine et l’alpha-amylase salivaire peuvent s’associer à l’EGCG. Ceci expliquerait pourquoi les PLPs alimentaires ne bloquent pas les cellules et ne causent pas de maladies.

Par ailleurs, ces protéines naturelles de l’organisme n’inhibent pas les dommages causés par des molécules utilisées en chimiothérapie : étoposide et camptothécine. Pour Scott Kern, auteur de ces travaux, cela montre que ces défenses naturelles ont évolué au cours du temps, en réponse aux composés présents dans les plantes qui faisaient partie de l’alimentation humaine.

De plus, les chercheurs ont été surpris de constater qu’après un certain temps d’exposition aux toxines, les cellules ne semblaient plus avoir besoin des protéines protectrices : après environ 2 semaines, les chercheurs avaient plus de difficultés à endommager les cellules en utilisant les mêmes molécules qui créaient des dommages quelques semaines plus tôt !

Les cellules semblent donc posséder une capacité innée à se protéger de ces molécules toxiques, même en l'absence de l'alpha-amylase, de la myoglobine et de la sérum-albumine. En conclusion, les personnes qui consomment beaucoup de PLPs pourraient développer naturellement une protection cellulaire vis-à-vis des toxines du thé ou du café.

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Source

M. Zulfiquer Hossain, Kalpesh Patel, Scott E. Kern. Salivary α-amylase, serum albumin, and myoglobin protect against DNA-damaging activities of ingested dietary agents in vitro. Food and Chemical Toxicology, 2014; DOI: 10.1016/j.fct.2014.05.002

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