Manger du poisson gras protège-t-il le cerveau de la pollution atmosphérique?

Par Suzanne Lovell Publié le 20/07/2020 Mis à jour le 21/07/2020
Actualité

Selon une nouvelle étude américaine, une consommation régulière de poisson gras chez les femmes âgées fortement exposées à la pollution atmosphérique permettrait de protéger leur cerveau. 

Pourquoi c’est important

La pollution de l’air peut augmenter le risque de maladies cardiaques et pulmonaires. Des niveaux élevés de pollution atmosphérique ont aussi été liés à la fois à des capacités cognitives réduites chez les enfants, et à un risque accru de déclin cognitif – voire de dépression – chez les adultes.
Chez les personnes âgées, la perte de volume cérébral et de substance blanche se produit naturellement. Mais les toxines environnementales peuvent aggraver ce problème. 

En raison de leurs propriétés anti-inflammatoires et de leurs effets protecteurs contre les dommages cérébraux causés par des neurotoxines comme le plomb et le mercure, des chercheurs de l’université Columbia à New York ont tenté de déterminer si les acides gras oméga-3 contenus dans les poissons gras (sardines, maquereau, thon, hareng...) avaient des effets protecteurs contre d'autres neurotoxines : les particules fines présentes dans l'air pollué de nombreuses grandes villes. 

Pour aller plus loin, lire : Peut-on encore manger du saumon ?

Ce que montre l’étude

Les chercheurs ont étudié le régime alimentaire, le niveau d’activité physique, les antécédents médicaux et le volume cérébral de 1315 femmes, ne souffrant pas de démence et âgées en moyenne de 70 ans. 

À partir d’un questionnaire alimentaire, les chercheurs ont calculé la consommation moyenne hebdomadaire de poisson de chaque participante, en incluant la consommation de crustacés et de poisson grillé, poché, en papillote, en conserve et en salade. Ils ont exclu les fritures, car ce mode de cuisson endommage les oméga-3.

Les chercheurs ont ensuite classé les participantes en fonction de la quantité d’oméga-3 présente dans leur sang et leur niveau d’exposition à la pollution atmosphérique au cours des 3 dernières années. Enfin, grâce à une IRM, ils ont pu mesurer diverses zones de leur cerveau.

L’équipe a constaté que les femmes qui mangeaient plus d’une ou deux portions de poisson riche en oméga-3 par semaine avaient un hippocampe plus volumineux et plus de substance blanche. De plus, des niveaux plus élevés d’oméga-3 associés à une forte exposition à la pollution atmosphérique, affectaient moins la substance blanche que la même exposition avec des taux plus bas d'oméga-3.

« Des niveaux plus élevés d’oméga-3 dans le sang provenant de la consommation de poisson pourraient préserver le volume du cerveau à mesure que les femmes vieillissent et protéger contre les effets toxiques de la pollution de l’air », a déclaré le Dr Kahe, auteur principal de l’étude. « Il est cependant important de souligner que notre étude n’a trouvé qu’une association entre le volume cérébral et la consommation de poisson. Cela ne prouve pas que manger du poisson préserve le volume du cerveau » a-t-il ajouté.

En pratique

La consommation de poisson, en particulier de poissons gras riches en oméga-3, est associée à une meilleure santé cardiovasculaire et cérébrale. Dans tous les cas, il y a donc tout à gagner à en manger plus.

On trouve les oméga-3 en grande quantité dans la chair des poissons gras, dont le saumon, le thon, la truite, les sardines, le maquereau, les anchois et le hareng. Cependant, certains poissons peuvent contenir des contaminants (thon, saumon en particulier). C’est pourquoi il faut varier les espèces et privilégier les petits poissons, surtout pour les enfants et les femmes enceintes. 

Voir aussi : Grossesse : les meilleures sources d'oméga-3

Références
  1. Cheng Chen, Pengcheng Xun, Joel D. Kaufman, Kathleen M. Hayden, Mark A. Espeland, Eric A. Whitsel, Marc L. Serre, William Vizuete, Tonya Orchard, William S. Harris, Xinhui Wang, Helena C. Chui, Jiu-Chiuan Chen, Ka He. Erythrocyte omega-3 index, ambient fine particle exposure and brain aging. Neurology, 2020.

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