Les Français boudent le jambon

Par Thierry Souccar - Journaliste et auteur scientifique, directeur de laNutrition.fr Publié le 09/05/2017 Mis à jour le 09/05/2017
Actualité
La consommation de charcuteries a baissé entre 2015 et 2017.

Le marché de la charcuterie est affecté par un net recul des ventes depuis 26 mois, alors qu’elles augmentaient depuis 15 ans, rapporte le journal Les Echos. La charcuterie - un secteur qui pèse 7 milliards d'euros, n’a donc plus vraiment la cote.  « La consommation à domicile a reculé en avril pour le 26e mois d'affilée, alors qu'elle était en constante augmentation depuis quinze ans », dit Robert Volut, le président de la Fédération française des industriels charcutiers, traiteurs et transformateurs de viandes (FICT). Sur les quatre premiers mois de l'année en cours, la baisse est de 4 %. En cause, selon les professionnels, la qualité des produits : alors que les ventes de jambons de Bayonne et d’Auvergne chutent, les jambons espagnols progressent. Ces jambons sont issus de porcs élevés dans la nature et nourris aux châtaignes ; de plus, les cuissons et le séchage des charcuteries y sont plus lents qu’en France.

Les ventes souffrent aussi de la mise en garde en octobre 2015 de l'Organisation mondiale de la santé contre un risque accru de cancer colorectal pour les gros consommateurs de charcuteries. Ce risque est directement lié à la présence de fer hautement disponible et aux nitrites (E250) ou de nitrates (E251), des additifs que les industriels utilisent contre la bactérie responsable du botulisme, mais aussi pour donner aux jambons une couleur rose appêtissante. 

Lire : 1 additif alimentaire sur 4 pose problème

Les consommateurs ont aussi diminué leurs achats de viande en général, la tendance actuelle favorisant la place des végétaux dans l'assiette.

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