Cure de raisin, thé vert à gogo, plantes dépuratives... la détox est à la mode, dans un monde de plus en plus pollué. Pour quelle efficacité ?
Les fermes aquacoles nourrissent les poissons avec... des poissons ! Ces derniers sont pêchés puis réduits en farine pour servir de nourriture. Pour faciliter ce travail on utilise principalement des petits poissons (sardines, harengs, anchois, etc.) car ces derniers se déplacent en banc, ce qui rend la pêche massive beaucoup plus facile.
Un récent rapport dirigé par 13 scientifiques internationaux dénonce ces pratiques et met en garde contre un déclin rapide de ces espèces mais également de plus gros poissons et mammifères marins qui dépendent de ce maillon essentiel de la chaîne alimentaire. La pêche de ces espèces représente en effet aujourd'hui plus de 37% de l'ensemble de la pêche contre 8% il y a cinquante ans et certaines ont déjà disparu de certaines régions (mer Noire, Namibie). 90% de ces prises sont broyées et transformées en farine et huile de poisson, les 10% restants étant destinés à la consommation humaine.
Il s'agit d'un sérieux problème car ces poissons sont aussi ceux qui contiennent le plus d'oméga-3 pour le moins de polluants (métaux lourds), des aliments de choix pour la santé. Selon les chercheurs, pour préserver l'ensemble de l'écosystème il faudrait diviser par deux les niveaux de pêche actuelle.
Après nos articles "Peut-on encore manger de la viande rouge ?" et "Peut-on encore manger du poisson ?" on est en droit de se demander: peut-on encore manger ?
Référence : Lenfest Forage Fish Taskforce. Little fish, big impact.