Mis en place en 2017, le Nutri-score, qui a été adopté par sept pays européens, fait peau neuve en 2024, avec un nouvel algorithme censé mieux protéger le consommateur. Faut-il s’y fier pour choisir ses aliments au supermarché ?
Une étude britannique montre que les personnes qui font des crises de boulimie ou de « binge eating » surconsomment ces produits gras, sucrés et bourrés d’additifs.
Pourquoi c’est important
Au cours des dernières décennies, les aliments ultra-transformés se sont imposés dans nos comportements alimentaires, remplaçant des produits frais et des préparations « maison ». Au Royaume-Uni, plus de la moitié des aliments consommés sont des aliments ultra-transformés. En parallèle, la population absorbe de plus en plus de sucres, de graisses, et de moins en moins de protéines.
Les aliments ultra-transformés semblent réduire la satiété et inciter à manger toujours plus. Aussi, on peut se demander s’il existe un lien entre la consommation de ces produits et le dévelopement de troubles du comportement alimentaire.
Ce que montre l’étude
Dans une étude parue dans la revue Nutrition, des chercheurs de l’université d’Oxford ont voulu connaître la fréquence de consommation d’aliments ultra-transformés chez 73 patients (70 femmes, 3 hommes) souffrant de troubles du comportement alimentaire :
- 22 étaient anorexiques ;
- 25 étaient boulimiques ;
- 26 souffraient de « binge eating », ou hyperphagie boulimique : ce syndrome se caractérise par des crises de boulimie sans comportement compensatoire (vomissements…).
Les résultats montrent que la consommation d’aliments ultra-transformés est élevée, et variable selon le trouble alimentaire :
- 55 % chez les patients anorexiques ;
- 72 % chez les patients boulimiques ;
- 69 % chez ceux qui souffrent du syndrome de « binge eating ». Chez ces patients, les aliments consommés pendant les crises de « binge eating » étaient à 100 % des aliments ultra-transformés, c’est-à-dire riches en graisses, sucres, et pauvres en protéines : glaces, chocolats, sandwiches, biscuits, pizzas…
Les repas étaient souvent sautés par les patients. C’est une caractéristique de ces troubles alimentaires.
Les aliments ultra-transformés agiraient sur le circuit neuronal de la récompense, ainsi que sur des voies endocrines (hormonales) et métaboliques.
Pour les auteurs, les édulcorants, des molécules qui ne se trouvent pas dans la nature, les combinaisons de sucres et de graisses courantes dans les aliments ultra-transformés « perturbent la capacité du cerveau à estimer avec précision la valeur énergétique des aliments », ce qui encouragerait l’individu à manger plus. Les troubles des conduites alimentaires se traitent au niveau psychologique : il faut aider le patient à apprendre à manger de manière régulière, des aliments variés.
En pratique
Depuis plusieurs années, nous vous alertons sur les dangers de la consommation d’aliments ultra-transformés tels que les sodas, les plats cuisinés, les sucreries, gâteaux tout prêts... Ces aliments à faible valeur nutritionnelle comprennent un grand nombre d’ingrédients et d’additifs. Leur fabrication nécessite des étapes de transformation compliquées, que vous ne pouvez pas effectuer dans votre cuisine. La consommation d'aliments ultra-transformés favorise notamment le diabète et l'obésité.
Mais il est possible de s'en désintoxiquer.
Des livres pour aller plus loin : Halte aux aliments ultra-transformés - Mangeons vrai, Malbouffe – Un député met les pieds dans le plat et Manifeste pour réhabiliter les vrais aliments