Comment l’industrie et la distribution veulent continuer de vous faire avaler des aliments ultra-transformés

Par Thierry Souccar - Journaliste et auteur scientifique, directeur de laNutrition.fr Publié le 17/05/2019 Mis à jour le 17/05/2019
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Traçabilité, versions bio… face à la défiance des consommateurs l’industrie agro-alimentaire et les distributeurs tentent de séduire les consommateurs.

La parution du livre d’Anthony Fardet sur les aliments ultra-transformés, les articles de LaNutrition.fr, et les travaux de la commission parlementaire inspirés par ces révélations ont entraîné une forte défiance de la part des consommateurs, qui sont de plus en plus nombreux à scruter la composition des aliments industriels.

Ces événements ont eu des conséquences heureuses : de nombreux industriels ont supprimé de la longue liste de leurs ingrédients les conservateurs et additifs les plus suspects, et s’efforcent de diminuer sel et sucre. Malgré tout, un aliment ultra-transformé comme la purée en flocons ou les céréales du petit déjeuner pour enfants reste un aliment ultra-transformé, et les affaires doivent continuer. Voici les principales stratégies pour promouvoir ces aliments.

Mettre la traçabilité en avant

Pour la purée Mousline justement, Carrefour s’est allié au fabricant Nestlé pour apporter au consommateur une information sur l’origine du produit. La technologie blockchain permet, en scannant un QR code apposé sur les paquets de 520 g vendus dans les magasins Carrefour, de connaître les variétés de pommes de terre utilisées dans leur paquet de purée, le processus de fabrication du produit, et les contrôles qualité réalisés.

À lire aussi : Dr Anthony Fardet : « Les aliments ultra-transformés abîment notre santé et celle de la planète. »

Proposer des versions « bio »

Le bio a le vent à la poupe, et les consommateurs ont tendance à assimiler les produits bio à des produits sains (même si ce n’est pas forcément le cas, puisqu’il existe des produits ultra-transformés en bio). Nestlé, encore lui, va proposer dès septembre 2019 ses céréales Chocapic et Nesquik en version bio à côté de leur référence standard.

Lancer des gammes « premium »

Kellogg’s a lancé en avril 2019 dans un packaging noir une gamme baptisée Extra Créations qui s’adresse selon l’industriel aux « gourmets ». Mais on reste dans l’ultra-transformé : par exemple pour le produit « orange, gingembre, amandes et chocolat », du sucre en deuxième ingrédient et une bonne liste d’ACE.

A lire : Comment sont fabriquées les céréales de nos enfants

En pratique

Il n’est pas interdit de manger de temps en temps des aliments ultra-transformés, et il n’y a alors pas de risque à le faire. En revanche, même allégés de leurs ingrédients les plus problématiques, même bio, ces produits continuent de poser des problèmes potentiels de santé lorsqu’ils sont consommés sur une base régulière, ce qui est bien l’objectif poursuivi par les industriels et les distributeurs. Il faut plus que jamais rester vigilant.

Pour aller plus loin : Halte aux aliments ultra transformés ! Mangeons vrai et Pourquoi tout compliquer ? Bien manger est si simple d’Anthony Fardet.

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