Les produits laitiers peuvent-ils prévenir l’endométriose ?

Par Suzanne Lovell Publié le 03/08/2020 Mis à jour le 03/08/2020
Actualité

Une étude a tenté d’évaluer s’il existait un lien entre la consommation de produits laitiers à l’adolescence et le risque de diagnostic d’endométriose à l’âge adulte.
 

Pourquoi c’est important

L’endométriose est une maladie chronique et inflammatoire qui affecte 1 femme sur 10, et qui aurait des causes génétiques, hormonales, immunitaires et environnementales. Les symptômes peuvent être très douloureux et affectent grandement la qualité de vie des femmes atteintes. Les traitements conventionnels impliquent des médicaments, des hormones et dans certains cas le recours à la chirurgie. 

Plus récemment, des chercheurs s’intéressent aux liens entre la maladie, le mode de vie et plus particulièrement l’alimentation. Cette maladie a ainsi été associée à la consommation de viande et charcuterie notamment.

Ce que montre l’étude

La « Nurse’s Health Study » (Etude des Infirmières), une grande série d’enquêtes sur les facteurs de risque des principales maladies chroniques chez les femmes, collecte des données depuis 1989. 
En 1998, 32 868 femmes âgées de 34 à 51 ans ont rempli un questionnaire sur les habitudes alimentaires qu’elles avaient à l’adolescence, en détaillant leur fréquence de consommation de 124 types aliments différents. Parmi ces femmes, 581 cas d'endométriose, confirmés par cœlioscopie, ont été diagnostiqués entre 1998 et 2013. 

Les chercheurs – des spécialistes américains de l’infertilité n’ayant aucun lien avec l’industrie agro-alimentaire – ont pu établir un lien entre consommation de produits laitiers à l’adolescence et un risque moindre d’endométriose à l’âge adulte. 
Ainsi les femmes qui consommaient plus de 4 produits laitiers par jour pendant l'adolescence avaient 32 % de risque de diagnostic d'endométriose en moins à l’âge adulte, par rapport aux femmes consommant 1 produit laitier par jour.

La consommation de yaourt et de crème glacée était également associée à un risque plus faible d’endométriose. Par exemple les femmes qui consommaient 2 yaourts ou plus par semaine à l’adolescence présentaient un risque 29% plus bas d’endométriose par rapport à celles qui consommaient moins d’un yaourt par semaine. 

Les chercheurs en ont conclu que la consommation de certains produits laitiers à l’adolescence pouvait réduire le risque ultérieur d’endométriose. Cependant, des études plus approfondies sur des populations adolescentes sont nécessaires pour confirmer ces résultats. D’autant que la méthodologie de cette étude – faisant en plus appel aux souvenirs des participantes – ne permet de conclure à un quelconque lien de cause à effet.


En pratique

S’il n’existe pas encore de recommandations diététiques officielles pour la prise en charge de cette affection, des ateliers diététiques sont déjà mis en place au sein des centres de référence de l’endométriose.
Certains aliments ou nutriments semblent en effet protéger contre cette maladie.

Les oméga-3, en particulier, l’acide eicosapentaénoïque (EPA) et l’acide docosahexaénoïque (DHA), présents dans les fruits de mer et les poissons (surtout les gras comme la sardine ou le maquereau) exercent un effet anti-inflammatoire démontré.
Les fruits et légumes, riches en caroténoïdes, en vitamine C et E, en polyphénols anti-inflammatoires (polyphénols), contiennent également des fibres qui contribuent à réduire le taux sanguin d’œstrogènes, hormones impliquées dans l’endométriose et à améliorer l’équilibre du microbiote intestinal.

D’autres aliments, au contraire, sont à limiter car ils favorisent l’inflammation. C’est le cas notamment des acides gras trans qui se trouvent principalement dans les aliments industriels, des additifs, de la viande rouge et des aliments à fort index glycémique. Certains composés, omniprésents dans la vie quotidienne sont également mis en cause. Les perturbateurs endocriniens pourraient interférer avec les œstrogènes et ainsi favoriser le développement de l’endométriose. 

À lire aussi : Les maladies d’encrassage et le régime Seignalet

Références
  1. Nodler JL, Harris HR, Chavarro JE, Frazier AL, Missmer SA. Dairy consumption during adolescence and endometriosis risk. Am J Obstet Gynecol. 2020;222(3):257.e1-257.e16.

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