Un groupe d'investisseurs demande au groupe suisse de vendre moins d'aliments mauvais pour la santé.
Pour des aliments glucidiques et gras (souvent ultra-transformés), nous serions prêts à payer plus. Rien d’étonnant : ils potentialisent le circuit de la récompense dans le cerveau. Et nous sous-estimons leur densité énergétique ce qui peut entraîner leur surconsommation.
Pourquoi c’est important
Les produits riches à la fois en sucres et en gras – qui sont souvent des aliments ultra transformés – ont envahi les supermarchés. Et le Nutri-Score juste mis en place n’alerte pas contre ces derniers. Connaître leurs potentielles actions néfastes sur le cerveau pourrait inciter à réfléchir à deux fois avant d’en acheter ou en consommer.
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L’étude
Pour cette étude, les chercheurs ont recruté des participants en bonne santé (exempts d’anomalies métaboliques, neurologiques et psychiatriques) à estimer la validité des stimulis qu'ils comptaient utiliser pendant l'expérience lors d'une phase de test.
Puis ils en ont invités d'autres à se présenter en laboratoire, le matin, à jeun. Après un petit-déjeuner spécial (426 kcal, pauvre en protéines à index glycémique bas), l’expérience a pu commencer.
Le cerveau des participants a été scruté à l’aide d’une technique d’imagerie à résonnance magnétique fonctionnelle (elle consiste à localiser la présence du sang oxygéné dans le cerveau) pendant qu’on leur montrait des images d’aliments et leur demandait d’évaluer leurs préférences et leurs apports caloriques respectifs, comme au cours de la phase test.
Les expérimentateurs ont remarqué plusieurs choses :
- Les participants témoignaient d’une forte attirance pour les denrées riches en glucides + gras indépendamment de leurs préférences alimentaires. Ils surestimaient également leur prix et étaient prêts à les payer plus cher que les autres.
- Ils sous-estimaient en revanche la densité énergétique de ces aliments par rapport aux aliments uniquement glucidiques ou gras.
Pour les chercheurs, les aliments gras et sucrés induisent une réponse cérébrale au niveau du striatum plus élevée que l’addition des réponses d’un aliment gras et d’un aliment sucré. Le striatum est une zone du cerveau caractéristique du circuit de la récompense. Et si leur densité calorique est sous-estimée ce serait parce qu’ils altèrent le cortex préfrontal et visuel, modifiant le jugement.
En pratique
Bien que ces résultats ne soient le fruit d’observations, néanmoins caractéristiques, et qu’ils ne soient confirmés qu’en laboratoire pour l’instant, il apparaît prudent de se méfier des aliments ultra transformés riches en glucides et lipides (beignets, chips, viennoiseries, biscuits & gâteaux, confiseries, barres chocolatées, glaces, pâte à tartiner, etc. ), notamment à cause de leurs effets néfastes indéniables pour la santé.
Pour vous aider, lire :
- Comment se désintoxiquer des aliments ultra transformés
- Les 3 règles d’or d’une alimentation saine et durable (abonnés)
Et pour en savoir plus sur les liens entre sucre, cerveau et obésité : Sucre, l’amère vérité et Sugarland